Bien interpréter les commentaires négatifs

Il est difficile pour la plupart d’entre nous de recevoir des commentaires négatifs. Nous pouvons les percevoir comme des critiques, des jugements ou des reproches. Apprenez à voir la rétroaction comme une source d’information sur ce que vous pouvez faire différemment, et non sur la personne que vous êtes.

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Pourquoi c’est important

Lorsque nous apprenons à voir la rétroaction comme une source d’information sur des choses que nous avons faites ou n’avons pas faites, plutôt que comme une attaque personnelle, nous pouvons la recevoir avec une plus grande objectivité. Avec une attitude plus curieuse que défensive, nous pouvons réfléchir à ce que nous pouvons faire différemment. Cela ne veut pas dire que nous sommes d’accord avec l’autre sur cette rétroaction, simplement que nous sommes ouverts à explorer les possibilités.

Une rétroaction négative est souvent difficile à recevoir parce que nous avons tendance à interpréter les paroles de la personne. Ces suppositions alimentent l’histoire que nous nous racontons au sujet des raisons ou des intentions de la personne. Il peut être utile de vous entraîner à porter attention uniquement aux paroles prononcées. Ne présumez pas que la personne essaie de communiquer un message caché. Si vous vous concentrez sur l’objet de la rétroaction – le comportement ou la tâche – au lieu d’y voir une attaque personnelle, vous serez mieux en mesure d’éclaircir la situation, d’en tirer des leçons et d’en sortir enrichi.

Par exemple, si votre patron dit quelque chose du genre « La qualité de votre dernier rapport était inférieure comparativement à ce que vous produisez habituellement », il peut être tentant de l’interpréter ainsi :

  • il pense que je ne suis pas à la hauteur;
  • je le déçois;
  • il veut me congédier.

L’histoire que nous nous racontons pourrait aussi traduire nos propres sentiments de honte ou de culpabilité :

  • je ne réussirai jamais;
  • je suis un raté;
  • je ne mérite pas ce poste.

Malheureusement, nos suppositions sont exagérément négatives et inexactes. En effet, nous pouvons facilement transformer un commentaire au sujet d’un rapport légèrement imparfait en un constat d’inefficacité générale.

Dans ces situations, il faut remettre en question l’histoire que nous nous racontons et chercher plutôt ce que nous pouvons apprendre de la rétroaction. Par exemple, au lieu d’inventer une histoire sur ce que la personne pense, posez la question suivante : « Que dois-je faire différemment pour satisfaire ou dépasser vos attentes la prochaine fois? » et « Comment mesurerez-vous la réussite la prochaine fois? » En demandant ces précisions au lieu de réagir émotivement, vous transformez la rétroaction en occasion d’apprentissage et de croissance.

Si vous répondez à partir d’un espace personnel de honte, de culpabilité ou d’humiliation, vous pourriez vous poser la question suivante : « Ai-je réellement fait de mon mieux avec l’information et les ressources dont je disposais? » et « Pourrais-je faire cette tâche d’une manière plus efficace? » Si vous savez avoir fait de votre mieux, vous n’avez pas à vous sentir honteux ou coupable. Personne n’est parfait, surtout durant l’apprentissage de nouvelles compétences. La seule façon de s’améliorer est de réessayer à l’aide de nouvelles informations.

Lorsque vous voyez la rétroaction comme l’information dont vous avez besoin, vous pouvez l’interpréter plus fidèlement. Si la rétroaction n’est pas juste ou exacte, posez les questions ci-dessus sans vous mettre sur la défensive. Vous pourrez ainsi éclaircir la rétroaction sans confronter la personne.

Lorsque nous exprimons un jugement ou une critique, nous risquons d’éliminer toute possibilité d’une discussion ouverte et honnête. Prenez le temps de mieux comprendre les autres, leurs comportements et leurs réactions à des situations, sans porter de jugement.

Exploration et réflexion

Pensez à des commentaires négatifs que vous avez reçus. Rappelez-vous ce que la personne vous a dit et prenez note de vos suppositions. Réécrivez ensuite ces suppositions pour qu’elles reflètent la situation réelle.

Voici quelques exemples de rétroaction négative. Voyez quelles suppositions vous pourriez faire si cette rétroaction vous était destinée. Ensuite, vérifiez quelle intention vous habiterait si vous donniez cette rétroaction à une personne que vous respectez.

  • Votre collègue a de la difficulté à faire de la résolution de problèmes avec vous.
  • Votre projet a dépassé le budget prévu.
  • Votre rapport doit être réécrit.

Dans chacun de ces exemples, il est possible de tomber dans l’excès si nous croyons que la rétroaction nous vise personnellement. Nous pouvons avoir l’impression que la personne nous traite d’asocial, nous accuse d’avoir mal géré les fonds ou de remettre des rapports peu soignés. Pourtant, nous pourrions prononcer ces mêmes paroles à une personne en voulant dire que les collègues ont envie de discuter davantage avec elle, qu’il faut revoir le budget du prochain projet ou que l’objet du rapport a changé. Dans les deux cas, la seule façon de connaître l’intention de l’autre personne consiste à poser des questions d’éclaircissement : « Que dois-je faire différemment pour satisfaire ou dépasser vos attentes la prochaine fois? » et « Comment mesurerez-vous la réussite la prochaine fois? »

Réaction

La prochaine fois que vous recevrez des commentaires négatifs, prenez conscience de vos suppositions. Essayez activement de les capter puis posez des questions d’éclaircissement afin d’obtenir l’information dont vous avez besoin pour transformer la rétroaction en occasion d’apprentissage et de croissance.

Dr. Joti SamraMary Ann Baynton