Remettre en question ses pensées troublantes

Les pensées empreintes d'émotivité peuvent manquer de réalisme et d'exactitude. Elles peuvent avoir de graves répercussions sur votre humeur, votre confiance et votre efficacité au travail. Une stratégie utile peut consister à les remettre en question et à adopter des approches plus réalistes à l'égard d'une situation. Il y a de nombreuses questions que vous pouvez vous poser relativement à vos pensées.

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Pourquoi est-ce important?

Les pensées qui sont alimentées par des émotions ne sont pas toujours réalistes et justes. Elles peuvent influencer votre humeur, votre assurance et votre efficacité au travail. Une bonne stratégie pour poser un regard plus réaliste sur une situation consiste à remettre ces pensées en question. Un certain nombre de questions peuvent vous aider dans cette réflexion.

Exploration et réflexion

Voici quelques exemples de situations où vos émotions pourraient être à l’origine de pensées indésirables. Analysez les questions pour voir comment elles peuvent vous aider à mettre les choses en perspective. Prendre l’habitude de remettre en question les pensées indésirables peut amener des changements positifs marqués dans votre façon d’aborder les situations courantes en milieu de travail. 

Situation 1

Vous ressentez de la colère à la fin d’une rencontre avec une collègue. La pensée alimentée par votre émotion est la suivante : « Elle se croit meilleure que moi ».

Posez-vous les questions suivantes :

  • Ai-je au moins une preuve que cette pensée est véridique?
  • Ai-je au moins une preuve que cette pensée pourrait être fausse?
  • Je ne suis pas médium, alors comment puis-je affirmer ce que les autres pensent?
  • Y a-t-il d’autres raisons qui pourraient expliquer sa conduite?
  • Ai-je des preuves qu’elle se conduit de la même façon avec les autres?
  • Est-ce que j’en fais trop une affaire personnelle?
  • S’est-elle déjà conduite d’une manière qui indique que ce n’est pas ce qu’elle pense?
  • Quelle est la pire conséquence si elle le pense vraiment?
  • Y a-t-il d’autres façons d’envisager la situation?
  • Y a-t-il quoi que ce soit que je puisse faire si ma perception est juste? (Dans le cas contraire, ne devrais-je pas simplement oublier cette histoire?)
  • Cela a-t-il réellement de l’importance dans ma vie?
  • Cela nuit-il à ce qui est vraiment important, comme ma santé ou ma famille?

Situation 2

Un groupe de collègues discutent et rient dans la salle du personnel. Lorsque vous vous joignez à la conversation, personne ne rit de votre plaisanterie. La pensée alimentée par l’émotion est la suivante : « Tout le monde pense que je suis nul ».

Posez-vous les questions suivantes :

  • Je pense que tout le monde me trouve nul, ou seulement quelques personnes?
  • Que signifie le mot « nul » pour moi?
  • Ai-je au moins une preuve que c’est ce que mes collègues pensent de moi?
  • Y a-t-il d’autres façons d’interpréter leur comportement?
  • Mes collègues ont-ils déjà démontré dans le passé qu’ils m’acceptent et apprécient ma présence?
  • Que diraient mon épouse ou époux, ma sœur et mon meilleur ami si je leur disais que je pense être nul?
  • Y a-t-il de petits points positifs dans mes interactions avec mes collègues que je ne remarque pas en ce moment?

Situation 3

Votre équipe doit lancer un projet d’ici la fin du mois, et le projet en question est loin d’être terminé. Vous n’aviez tout simplement pas assez de temps pour faire toutes les tâches qu’on vous avait confiées. Vous voulez discuter d’une possibilité de prolongation avec votre patronne, mais l’appréhension vous retient. La pensée alimentée par votre émotion est la suivante : « Elle va penser que je suis totalement incompétente. Elle va me critiquer durement, puis me congédier. »

 Posez-vous les questions suivantes :

  • Quelles sortes d’images mentales m’habitent à ce sujet?
  • Suis-je en train de prédire ce qui va se passer à partir de résultats imaginaires?
  • Je n’ai pas de boule de cristal, alors comment puis-je savoir avec certitude comment la conversation va se dérouler?
  • Quelle est la pire chose qui pourrait arriver si ma pensée était juste?
  • Si j’étais à la place de ma gestionnaire, comment réagirais-je à ma demande de prolongation?
  • Est-il possible que le problème ne soit pas aussi effrayant que ce que j’imagine?

Réaction

Prenez soin de remettre en question les pensées indésirables qui sont alimentées par des émotions, en particulier celles qui ont tendance à revenir souvent. Au premier abord, il peut sembler étrange de vous poser des questions comme celles ci-dessus, mais plus vous le ferez, plus vous vous sentirez à l’aise.

En vous exerçant à remettre en question vos pensées indésirables, vous observerez très probablement des changements marqués dans votre façon de réagir aux situations. Une ou deux questions sont parfois suffisantes pour aborder une situation sous un angle différent et court-circuiter les inquiétudes irréalistes qui peuvent se manifester à votre esprit.

Ressources supplémentaires

  • Maîtriser son discours intérieur. « Quel idiot! » Vous seriez blessé si quelqu’un vous disait cela, mais combien de fois vous dites-vous ces paroles? Apprenez à avoir un discours intérieur plus respectueux.
  • Répercussions émotionnelles des pensées automatiques. Même si les pensées automatiques semblent sans importance, elles peuvent en fait jouer un rôle très important dans notre santé émotionnelle. Cela s'explique par le fait que nos pensées peuvent avoir une influence directe sur nos sentiments. En clair, nos sentiments peuvent découler de nos pensées. 
  • Assurer le suivi de ses émotions. Une première étape importante vers l’amélioration de la conscience de soi et de l’intelligence émotionnelle consiste à reconnaître pourquoi et quand nos émotions fluctuent.
Dr. Joti SamraMary Ann Baynton