Comprendre la honte

Apprenez à comprendre l’émotion afin d’être mieux placé pour faire face à la honte en vous et chez les autres.

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Pourquoi c’est important

Nous éprouvons de la honte quand nous ressentons la douloureuse sensation de ne pas être à la hauteur ou bien d’être imparfait ou indigne. La honte est le contraire de la fierté, mais elle ressemble beaucoup à la culpabilité : ces deux émotions comprennent une estime de soi négative. 

La culpabilité se manifeste quand nous nous en voulons d’avoir fait ou non quelque chose. La honte, quant à elle, se produit quand nous nous sentons mal dans notre peau en tant que personnes. 

La gêne et la timidité peuvent être des formes légères de la honte. À un niveau plus intense, nous pouvons ressentir du dégoût pour nous-mêmes. 

Quand nous avons honte, il peut nous arriver d’avoir des pensées comme les suivantes : « Tout le monde se dit probablement que je suis imbécile » ou « Je suis tellement bête! » Nous pouvons aussi avoir des images mentales ou des souvenirs d’un groupe de personnes qui se moquent de notre façon de parler ou bien de nos parents qui, les sourcils froncés, expriment leur désapprobation. 

Le rougissement de la peau est le symptôme corporel le plus courant de la honte. Cette émotion peut aussi entraîner la transpiration ainsi que l’accélération du rythme cardiaque et de la respiration. Les symptômes de la honte et de l’anxiété sont semblables. Souvent, le sentiment de honte se manifeste quand nous ressentons de la gêne ou de l’humiliation devant d’autres personnes, par exemple au cours d’une présentation. 

La honte peut également se produire quand nous sommes seuls, par exemple quand nous nous rendons compte d’une erreur que nous avons commise. Mais il est probable que le sentiment sera plus difficile à soutenir quand nous sommes en présence d’autrui. Se rendre compte ou croire que, d’une façon ou d’une autre, nous sommes une personne peu apte, incapable ou incompétente est à l’origine de ce sentiment. 

Il est naturel de vouloir cacher son visage et partir quand nous avons honte. Nous avons tendance à baisser les yeux, à baisser la tête, à détourner le regard ou à adopter une position repliée. Nous pouvons perdre le fil de ce que nous sommes en train de faire et parler de façon moins cohérente. Imaginez ce que vous verriez si une personne timide devait prononcer un discours. Vous pourriez la voir trembler, rougir et buter sur des mots. Notre réaction naturelle à la honte est d’essayer d’échapper à ce sentiment en fuyant et en se cachant. Nous pouvons même éprouver une forte envie de couvrir nos yeux ou notre visage. 

Exploration et réflexion

Les exemples qui suivent présentent des situations où des expériences de honte peuvent influencer la manière dont nous nous voyons et dont nous agissons. Remarquez comment les actions pourraient être ou seraient différentes si les pensées n’étaient pas les mêmes. 

Situation 

Lors d’une activité sociale, une personne fait un commentaire sans réfléchir avant de se rendre compte qu’il pourrait être interprété par autrui comme étant indélicat. La salle devient silencieuse et les regards se tournent vers la personne. 

Pensées qui provoquent la honte

La personne aura peut-être le souvenir d’un parent ou d’un enseignant qui secoue la tête en signe de désapprobation. « Oh non, tout le monde va penser maintenant que je suis un pauvre type insensible. Peut-être que je le suis. Je ne peux plus supporter tous ces regards. » 

Actions motivées par la honte

  • La personne se confond en excuses. 
  • Elle tente d’expliquer qu’il s’agit d’un malentendu. 
  • Elle évite de croiser le regard des autres. 

Pensées qui modèrent la honte

« Je n’avais aucunement l’intention de faire un commentaire déplacé. Je vais le reformuler pour le clarifier. » 

Situation  

Une rencontre est organisée concernant l’avancement d’un projet de nettoyage du quartier. La plupart des résidents ont consacré de longues heures pour nettoyer le secteur dont ils sont responsables. La personne à l’origine du projet n’a pas commencé sa propre partie. 

Pensées qui provoquent la honte

« Je suis une mauvaise voisine et une mauvaise chef. Je suis irresponsable et paresseuse. » 

Actions motivées par la honte  

La personne parle sur la défensive et invente des excuses. 

Pensées qui modèrent la honte

« Je n’ai pas encore commencé ma partie, mais je sais que c’est ma responsabilité. Je vais apporter ma contribution, comme je le fais normalement. » 

Situation  

Le rapport de ventes annuel vient d’être publié. Les résultats du gestionnaire d’un service sont les plus faibles de l’entreprise. 

Pensées qui provoquent la honte

Le gestionnaire a une image mentale d’un ancien patron ou d’un ancien enseignant qui fait les gros yeux devant son échec. « Je suis un piètre gestionnaire. J’ai intérêt à tout faire pour stimuler les ventes et ne pas perdre la face une autre fois. » 

Actions motivées par la honte 

Le gestionnaire ne parle pas aux autres de son mauvais rendement. Il travaille des heures supplémentaires en plus de sacrifier son bien-être et celui de l’équipe pour augmenter les ventes. 

Pensées qui modèrent la honte

« Je dois porter une plus grande attention à la hausse des ventes au prochain trimestre. Il fallait bien que quelqu’un arrive dernier. Que ce soit moi n’est pas agréable, mais je vais m’en remettre. Je vais collaborer avec les membres de mon équipe pour savoir comment je peux les aider à faire mieux. » 

Situation  

Pendant une répétition de danse, une étudiante fait un pas que le professeur n’arrive pas à reproduire. 

Pensées qui provoquent la honte

« Elle m’a complètement éclipsé. J’ai l’air d’un idiot. » 

Actions motivées par la honte

Le professeur tente de reprendre le dessus en agissant comme si la chance avait souri à l’étudiante. Il évite de faire appel à elle pendant le reste de la séance et montre uniquement des pas qu’il peut faire. 

Pensées qui modèrent la honte

« Je n’ai rencontré personne capable de faire tous les pas que nous pratiquons dans ce cours. Aucune personne raisonnable ne va s’attendre à ce que je sois toujours le meilleur. » 

Situation  

Un acteur se met à pleurer pendant une scène particulièrement exigeante, même si des larmes n’étaient pas justifiées. 

Pensées qui provoquent la honte

« Tout le plateau doit penser que je ne peux pas jouer. J’ai l’air bête. » 

Actions motivées par la honte

L’acteur évite tout contact visuel avec le réalisateur et l’équipe pendant le reste du tournage du film. Il donne une interprétation moins émotive. 

Pensées qui modèrent la honte

« La scène est difficile et je devais faire appel à mes émotions. Je n’ai jamais pensé qu’une personne était bête après l’avoir vue commencer à pleurer spontanément. » 

Réaction

Comprendre les facteurs de la honte peut nous aider à déceler ce sentiment lorsque nous le ressentons. Cela nous permet de faire quelque chose qui aide à atténuer ce sentiment désagréable sur le coup. 

Il est également important de noter que la honte, comme d’autres émotions négatives, n’est pas forcément inutile. Les exemples précédents montrent que parfois, la crainte d’avoir honte ou de perdre la face nous pousse à nous améliorer. Nous pouvons devenir plus compétitifs, accorder plus de temps et d’efforts à un but précis ou encore nous efforcer d’acquérir la réputation d’une personne qui remplit ses obligations envers les autres. 

Des expériences marquées par la honte peuvent mener à une productivité accrue. Par contre, elles peuvent aussi établir un ton négatif pour nos sentiments au quotidien et nous épuiser. Avoir conscience de ce qui sous-tend notre sentiment de honte peut être utile. Quel type de jugements négatifs de nous-mêmes faisons-nous? Quels sont les traits que nous n’aimons pas chez nous? Connaître la réponse à ces questions peut contribuer à une meilleure prise de conscience de notre manière d’agir. 

Ressources supplémentaires

Éviter les propos visant à blâmer et à humilier autrui. La plupart des gens réagissent de façon négative au blâme ou à l’humiliation. Apprenez à choisir un langage qui évite d’enclencher une réponse négative. 

Pourquoi les reproches et l’humiliation sont inefficaces – pour les leaders. Les reproches et l’humiliation sont non seulement inefficaces pour encourager les comportements souhaités, ils ont souvent l’effet contraire. Poursuivez la lecture pour savoir comment éviter les réactions émotionnelles et prêter soutien aux employés.

Contributors include.articlesDr. Joti SamraL’équipe de Stratégies en milieu de travail sur la santé mentale 2007-2021Mary Ann BayntonMyWorkplaceHealth

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