Ce sujet fait partie d’une série de sujets de la bibliothèque de conversations de soutien. Avant d’engager la conversation, passez en revue les directives, y compris ce que vous devez faire si vous vous inquiétez pour la sécurité d’une autre personne.
Que remarquez-vous?
Vous remarquez qu’une personne qui vous est chère semble avoir plus de mal à s’adapter à certaines circonstances de la vie en raison de son anxiété. Il est possible qu’elle évite de plus en plus certaines situations qui lui étaient agréables dans le passé. Ou encore que son état physiologique change lorsqu’elle est exposée à ces situations. Il se peut que vous remarquiez un essoufflement, de la transpiration ou des plaintes concernant des maux d’estomac ou des douleurs musculaires. Vous pouvez également remarquer des changements de comportement lorsque la personne est exposée à ces situations, qui se traduisent par de l’irritabilité, un manque de patience ou une explosion d’émotions intenses.
Que devez-vous savoir?
Les gens deviennent anxieux lorsqu’ils perçoivent une menace. L’anxiété est souvent comparée au sentiment de peur, car elle entraîne la même réaction physiologique dans le corps. Cependant, nous ressentons la peur à la suite d’une menace réelle – lorsque notre survie est en danger. Par contre, nous ressentons de l’anxiété lorsque nous pensons que quelque chose ou quelqu’un constitue une menace. Les sentiments d’anxiété sont le résultat d’influences biologiques, psychologiques et sociales dans notre vie.
De quoi devez-vous tenir compte?
L’anxiété est un sentiment inconfortable que les gens essaient de dissiper. Souvent, si une personne découvre qu’elle est anxieuse à propos d’une certaine situation ou d’une rencontre avec une autre personne, elle trouvera des moyens d’éviter le sentiment de malaise prévu. Le comportement d’évitement est une stratégie d’adaptation inappropriée courante contre les sentiments d’anxiété. Les personnes en situation d’anxiété peuvent avoir des crises émotionnelles - tâchez de ne pas vous sentir personnellement visé. Il n’est pas utile de dire à quelqu’un de cesser de ressentir de l’anxiété à propos d’une menace perçue. Pour la personne anxieuse, la menace perçue est très réelle et elle aura une réaction émotionnelle et physiologique extrêmement désagréable. Essayez d’imaginer comment vous pourriez réconforter quelqu’un qui a peur de quelque chose et traduire cela en soutien à une personne qui semble anxieuse.
Engagement d’une conversation de soutien
Adoptez un état d’esprit adéquat
Engagez la conversation dans un esprit de soutien. Soyez attentif à vos propres intentions cachées, comme le fait de vouloir corriger ou influencer la personne. Évitez les déclarations du type « vous », par exemple : « vous faites toujours... ». Elles donnent souvent à la personne le sentiment d’être jugée ou critiquée. Soyez curieux et gardez à l’esprit que vous ne savez rien de ses expériences.
Questions pour vérifier votre état d’esprit :
- Quelles sont mes hypothèses sur cette situation?
- Comment vais-je exclure ces hypothèses de la conversation et me montrer conciliant?
- Qu’est-ce que j’espère accomplir en engageant cette conversation?
- Comment puis-je éviter que ma soif de résultat n’interfère avec ma capacité à apporter du soutien?
Relevez
Relevez les changements de comportement qui ne sont pas typiques de la personne et posez-lui des questions à leur sujet. Ne formulez pas d’hypothèses ou d’opinions sur les raisons de ces changements. Si vous vous trompez, la personne peut être découragée de poursuivre la conversation.
Exemples d’amorces de conversation pour signaler une anomalie :
- « Je remarque que tu sembles mal à l’aise dans certaines situations. Que se passe-t-il pour toi dans ces situations? »
- « J’ai remarqué que tu ne participes plus à ces activités comme avant. Ne sont-elles plus agréables pour toi? »
Préparation de l’intervention
Toutes les conversations de soutien ne permettent pas de comprendre comment vous pouvez aider une personne. N’oubliez pas que l’objectif d’une conversation de soutien est de comprendre ses besoins et souhaits, et aussi de savoir si elle est disposée à recevoir de l’aide. Les lignes directrices ci-dessous peuvent vous aider à vous préparer à intervenir lorsque la personne est ouverte ou non à une discussion.
Lorsque la personne ne semble pas ouverte à la discussion – une réponse de fermeture :
Tout le monde n’est pas à l’aise pour répondre à des questions sur ses sentiments ou sur les raisons de son changement de comportement. Vous pouvez obtenir des réponses évasives, comme « Je vais bien » ou « Cela ne vous regarde pas ». Dans ce cas, vous pouvez réitérer votre préoccupation et laisser à la personne une ouverture à laquelle elle pourra avoir recours lorsqu’elle sera prête.
- « Je m’inquiétais pour toi et je voulais savoir ce qui ne va pas. Si tu dis que tu vas bien, je te fais confiance. Mais si la situation change, je suis là pour te soutenir si tu as besoin de moi. »
Si la conversation de soutien s’arrête là, vous devriez vous sentir bien d’avoir remarqué le problème de la personne et de vous être informé de son bien-être. Essayez de ne pas vous sentir personnellement concerné par la réponse ou le ton, même si la conversation ne mène nulle part. Il faut du courage pour engager ce genre de conversation, et il ne vous appartient pas de forcer cette personne à remarquer ou à modifier son comportement.
Lorsque la personne semble être ouverte à la discussion – une réponse d’ouverture :
Si la personne confirme que ses sentiments ou les circonstances de sa vie ont effectivement changé, vous avez réussi à engager une conversation de soutien.
Vous pourriez alors poursuivre en ces termes :
- « Dis-m’en davantage. Je veux mieux comprendre ce que tu vis. »
Continuez à vous conformer aux lignes directrices ci-dessous pour engager une conversation de soutien.
Poursuite de la conversation
Écoutez attentivement
Écoutez attentivement si la personne ne se sent pas soutenue ou ne parvient pas à satisfaire ses besoins. Lorsqu’elle a fini de parler, assurez-vous d’avoir bien entendu en reformulant sa déclaration et en lui demandant si vous l’avez bien comprise.
Exemples d’« écoute attentive » dans la conversation :
- « Je comprends que tu te sens mal à l’aise dans certaines situations. Est-ce exact? »
- « Tu m’as dit que tu as des réactions corporelles inquiétantes telles [accélération du rythme cardiaque, difficultés à respirer ou maux d’estomac] dans certaines situations. Est-ce bien cela? »
Mettez en évidence les points forts
Mettez en évidence les points forts que vous voyez chez la personne. Il peut s’agir, par exemple, du courage ou de la persévérance dont elle a fait preuve pour faire face à la situation qu’elle vient de vous exposer.
Exemple de « mise en évidence des points forts » dans la conversation :
- « Merci de m’avoir fait part de ce que tu vis. Ces expériences semblent intenses et inquiétantes. Il faut du courage pour réfléchir à la façon dont les circonstances de la vie nous affectent différemment qu’auparavant et pour en parler à une autre personne. »
Déterminez le soutien
Déterminez le soutien que la personne souhaite obtenir et indiquez-lui les ressources pertinentes. N’insistez pas sur le soutien ou les ressources qu’elle ne veut pas ou qu’elle n’est pas prête à accepter.
Exemples de « détermination du soutien » dans la conversation :
- « Tu as souligné la nécessité de faire face aux sentiments ou réactions inconfortables de ton corps lorsqu’il est exposé à certaines situations. Comment puis-je t’aider au mieux en ce moment? »
- « Je peux t’aider à trouver des ressources pour résoudre ces problèmes. Cela te convient-il? »
*Remarque : Si vous avez des limites sur la façon dont vous pouvez apporter votre soutien, soyez précis sur ce que vous pouvez faire. L’offre de soutien doit être réaliste et correspondre à vos propres capacités et au temps dont vous disposez. Sinon, parlez de ce qu’il est réaliste pour vous deux de faire en ce moment pour créer un changement dans la vie de la personne.
Élaborez un plan d’action
Élaborez un plan d’action avec la personne pour exploiter ses points forts. Ensuite, faites un suivi régulier et ajoutez d’autres ressources lorsqu’elle est prête. Donnez un calendrier précis ou expliquez comment vous allez la soutenir.
Exemple d’« élaboration d’un plan d’action » dans la conversation :
- « Je suis très heureux que nous ayons eu cette conversation, dans laquelle tu as mentionné quelques points que tu voudrais régler dès que possible. Je te ferai part de mon au cours de la semaine prochaine. »
Merci pour votre soutien! Vous avez pris le temps d’apprendre à engager une conversation qui permet à votre proche ou ami de savoir que vous faites attention à lui et que vous vous souciez de son bien‑être. En montrant votre intérêt, vous pouvez l’aider à évaluer s’il doit continuer dans la même voie ou apporter des changements à certains éléments de sa vie. Pour certains, cela peut être le début d’un parcours nécessitant une aide supplémentaire de services de soutien ou de professionnels.
Ressources supplémentaires
Pour être un soutien efficace, il est utile de mieux comprendre ce que vit votre proche ou ami. Consultez ces ressources pour mieux cerner le contexte de leurs expériences :
- Mythes concernant l’inquiétude
- https://www.anxietycanada.com
- https://greatergood.berkeley.edu/article/item/seven_ways_to_help_someone_with_anxiety (disponible en anglais seulement)