Soutenir la neurodiversité – pour les leaders

Apprenez à soutenir les employés neurodivergents, notamment ceux ayant des troubles d’apprentissage, un TDAH ou un trouble du spectre de l’autisme. 

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Qu’est-ce que la neurodiversité?

Le terme neurotypique désigne les personnes dont le cerveau et le système nerveux fonctionnent « normalement ».

Les personnes neurodivergentes peuvent penser, apprendre et interagir différemment de ce qui est considéré comme normal. Les personnes neurodivergentes incluent celles ayant des troubles d’apprentissage, un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Bien que les statistiques canadiennes ne soient pas disponibles, on estime que jusqu’à 20 % de la population américaine est neurodivergente (D’Souza, 2017).

La neurodiversité fait référence à ce que Psychology Today décrit comme « l’idée que les différences neurologiques, telles que l’autisme ou le TDAH, sont le résultat de variations normales dans le développement du cerveau ». Il ne s’agit pas de maladies mentales. Il n’y a rien à guérir. La neurodivergence a toujours existé et devrait être comprise et soutenue au travail.

Il est probable que vous connaissiez une personne neurodivergente ou que vous travailliez avec une de ces personnes. Comme pour tout le monde, il n’y a pas deux personnes neurodivergentes identiques. Certaines peuvent souffrir d’une maladie mentale, mais ce n’est pas le cas de toutes. Certaines peuvent être hautement compétentes, d’autres non. Au travail, cela signifie que chaque employé neurodivergent apporte un ensemble unique de compétences et de talents. Certains employés neurodivergents peuvent avoir besoin de différentes mesures de soutien ou d’adaptation, d’autres peuvent s’en passer. 

« Neurodivers » est une façon de décrire un milieu de travail inclusif qui soutient tous les types de pensée, d’apprentissage, de création et d’interaction.

Qu’est-ce que le masquage?

Les femmes et les personnes appartenant à des minorités sont plus susceptibles de recevoir un diagnostic de neurodivergence à un stade avancé de leur vie. Cela peut s’expliquer par le fait que les différences peuvent être subtiles et facilement masquées.    

Le masquage ou le camouflage est une technique utilisée pour réprimer consciemment ou inconsciemment certains comportements dans le but de paraître plus acceptable socialement. Cette technique peut être épuisante et stressante. Par exemple, une personne peut essayer de maintenir un contact visuel prolongé alors qu’il n’est pas naturel pour elle de le faire, ou elle observe la façon dont les autres parlent ou agissent et les imite. 

En tant que directeur ou leader d’un lieu de travail, vous pouvez discuter des techniques de masquage de l’employé et lui assurer qu’il n’a pas besoin de masquer ses comportements au travail. Vous pouvez également en discuter avec tous les employés dans le cadre d’un atelier éducatif qui fait partie de votre démarche pour mieux connaître et accepter les personnes neurodivergentes. 

Lorsqu’un employé ne se sent pas obligé de masquer ses comportements au travail, il est plus à même de se concentrer sur les tâches à accomplir. 

Avantages d’une main-d’œuvre neurodiverse

Les employeurs ont tout intérêt à soutenir les employés neurodivergents et à faire appel à leurs compétences uniques, qui peuvent inclure :

  • La conception technique
  • La résolution créative de problèmes
  • Des niveaux élevés de concentration
  • Une forte capacité à déceler les erreurs ou les inexactitudes
  • Une forte capacité à se rappeler l’information
  • La capacité à exceller dans un travail routinier ou répétitif.

Lorsque le soutien à la neurodiversité est une priorité, les employeurs sont plus susceptibles de tirer profit de ce qui suit :

  • La productivité de l’équipe
  • La fidélisation du personnel 
  • L’engagement
  • L’innovation
  • Des perspectives différentes

Être inclusif  

L’inclusion passe par la prise de conscience et le respect des différences. Si, pour certaines équipes, les événements sociaux bruyants et tapageurs sont considérés comme amusants, ils peuvent en fait donner aux personnes neurodivergentes un sentiment d’exclusion et d’anxiété. 

Pour favoriser l’inclusion des équipes neurodiverses, il faut être conscient des activités qui peuvent être difficiles, voire dérangeantes, pour les personnes neurodivergentes. Il peut s’agir d’activités qui :

  • Sont surstimulantes en raison de leur rythme rapide, chaotique ou non structuré 
  • Peuvent mener à l’isolement si elles se concentrent sur des traits neurotypiques ou des catégorisations qui ne les concernent pas, comme le profilage de la personnalité 
  • Sont épuisantes si elles durent des heures ou impliquent de grands groupes 

Voici quelques activités qui peuvent être intéressantes pour une équipe neurodiverse:

  • Proposer des jeux-questionnaires ou des jeux de reconnaissance de photos (qui, quoi ou où est-ce?) à faire en groupes 
  • Raconter des histoires (avec un début, un milieu et une fin) qui servent de base à de petits groupes pour discuter d’un défi ou d’une énigme 
  • Tenir des « cinq à sept » en ligne où des questions amusantes sont fournies à l’avance et où chaque personne peut participer de la manière qui lui convient le mieux 
  • Envoyer à l’avance des questions brise-glace, comme « deux vérités et un mensonge », afin que chacun puisse préparer ses réponses 
  • Mettre au défi de petits groupes d’employés de dessiner des idées complexes sous forme de graphiques ou d’infographie 

Le choix de ne pas participer à des activités de renforcement de l’esprit d’équipe ou à des activités sociales qui ne tiennent pas compte de la neurodiversité devrait également être considéré comme une mesure d’adaptation pour certaines personnes.

Vous pouvez utiliser d’autres approches visant à rendre le travail plus inclusif pour les personnes neurodivergentes, notamment :

  • Sensibiliser l’ensemble du personnel aux avantages que les employés neurodivers peuvent apporter 
  • Organiser des ateliers sur la manière de soutenir la neurodiversité au travail, et demander aux employés neurotypiques et neurodivergents de travailler ensemble en petits groupes 
  • Demander à tous les employés ce dont ils ont besoin pour réussir au travail – tous les employés peuvent tirer parti de mesures d’adaptation raisonnables fondées sur leur style de travail et à leurs capacités 
  • Proposer des approches accessibles en matière d’apprentissage et de perfectionnement afin que tous les employés aient des possibilités d’avancement semblables, voire identiques 
  • Créer un groupe-ressource d’employés (GRE), afin de permettre aux employés neurodivers de se réunir pour discuter des obstacles éventuels et de partager des conseils et des stratégies pour réussir 
  • Faciliter l’accès aux renseignements sur les ressources et les programmes de soutien organisationnels, tels que les services offerts par les ressources humaines, les avantages sociaux et les mesures d’adaptation. 

Le TDAH au travail

Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est un type de neurodivergence. Il existe trois sous-types de TDAH : l’inattention, l’hyperactivité / l’impulsivité et une combinaison des deux.  

Selon l’American Psychiatric Association, ce trouble touche environ 1,2 % à 7,3 % des adultes à l’échelle mondiale. Les principaux symptômes sont l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité.  

Les personnes ayant un TDAH peuvent être confrontées à une faible estime de soi, à l’anxiété et à la dépression. Les interactions sociales peuvent causer « de l’embarras, de la déception, des critiques ou des échecs » (American Medical Association, 2007).  

Difficultés et forces potentielles

Les leaders peuvent mieux aider les personnes ayant un TDAH en comprenant leurs difficultés et leurs forces au travail, notamment : 

  • Le séquencement (priorisation, organisation, gestion du temps, directives) 
  • Les habiletés visuelles et motrices (traitement de l’information, lecture/écriture/orthographe) 
  • Les troubles auditifs (traitement des sons, distinction des mots familiers) 
  • Les troubles de la mémoire (récupération rapide de l’information) 

Certains employés ayant un TDAH rencontreront également des difficultés à gérer les interactions sociales avec leurs collègues et leurs supérieurs. Une mauvaise autorégulation, les difficultés à comprendre les signaux sociaux, les sautes d’humeur ou la frustration peuvent être fréquentes, mais ne sont pas le lot de tous.  

Tout comme il n’y a pas deux personnes identiques, il n’y a pas deux personnes qui vivent les mêmes difficultés en lien avec leur TDAH. Ce qui représente un problème pour une personne peut être une force pour une autre. 

Certaines personnes travaillent mieux sous pression ou lorsque les délais sont serrés. De nombreuses personnes ayant un TDAH sont également énergiques, extraverties, amusantes et prêtes à prendre des risques. Ces traits de caractère peuvent en faire de formidables atouts pour interagir avec les nouvelles recrues et mener des initiatives.

Abordez toujours chaque employé en ayant à cœur d’en apprendre davantage sur lui, sur ses besoins et sur la meilleure façon de travailler avec lui.  

Aider les personnes atteintes d’un TDAH à réussir 

Voici quelques stratégies qui peuvent soutenir la réussite au travail :

  • Demandez à la personne ce dont elle a besoin pour bien accomplir son travail.
    • Chaque personne est différente. Ce n’est qu’en posant des questions que vous saurez ce qui pourrait fonctionner pour chaque personne. 
    • Utilisez les idées qui suivent pour amorcer une conversation. 
    • L’outil Promotion de la réussite du personnel pourrait vous aider à explorer ensemble des solutions possibles pour un large éventail de préoccupations. 
  • Rappelez-vous que les oublis, les distractions et les retards ne sont pas des signes de paresse, de manque de respect ou de manque d’initiative. 
  • Faites correspondre les tâches de l’employé à ses points forts.  
    • Cette personne travaille-t-elle mieux sans distractions ou en équipe? 
    • A-t-elle besoin d’une structure et d’une routine, ou de plus de flexibilité? 
  • Proposez des approches ciblées pour des préoccupations précises. 
    • Par exemple, si un employé souffre d’inattention et de désorganisation, vous pourriez lui proposer des notes structurées, des ordres du jour, une rétroaction régulière, une répartition claire des cibles et des objectifs, et la mise en place d’un environnement de travail calme. 
    • Menez des réunions plus courtes avec des objectifs clairement définis.
    • Mettez en place des minuteries pour chaque tâche.
    • Encouragez des pauses plus courtes et plus fréquentes..
  • Réfléchissez à la meilleure façon de donner des directives. 
    • Utilisez un langage précis pour décrire des tâches et des délais. 
    • Est-il préférable d’imprimer les directives ou de les donner en ligne? 
    • Les tâches plus importantes peuvent-elles être divisées en tâches plus petites?
    • Serait-il utile d’avoir des listes de contrôle, même pour une tâche habituelle? 
    • Serait-il utile de mettre en place un système de codes de couleur pour les tâches, les délais, le niveau d’importance ou de priorité? 
  • Certaines personnes pourraient préférer un travail à domicile avec des objectifs précis et une mesure des résultats, et cela pourrait être avantageux pour elles.  
    • En travaillant seules dans un environnement familier, elles peuvent répondre à leurs besoins, bouger, écouter de la musique sans écouteurs, faire des pauses lorsqu’elles en ont besoin et se concentrer sans être distraites par leurs collègues.  

L’autisme au travail

L’autisme, également connu sous le nom de trouble du spectre de l’autisme (TSA), est un état qui touche la façon dont les personnes interagissent avec les autres, communiquent, pensent et se comportent. L’autisme n’est pas une maladie et ne peut pas être guéri. Cela signifie qu’une personne atteinte d’autisme le restera toute sa vie. 

Forces et difficultés potentielles

L’autisme est un trouble de spectre. Cela signifie que même si toutes les personnes autistes partagent certaines caractéristiques, l’éventail est très large : certaines peuvent avoir besoin de soutien dans leur vie quotidienne, d’autres peuvent devenir des personnes accomplies (p. ex. Bill Gates, Albert Einstein et Temple Grandin).  

Certaines personnes autistes présentent également des troubles d’apprentissage, des problèmes de santé mentale ou d’autres pathologies. Comme pour tous les employés, vous devez déterminer leurs points forts afin d’optimiser leur rendement au travail.   

De nombreux éléments du TSA peuvent présenter des avantages au travail, notamment :

  • Avoir le souci du détail 
  • Être innovant dans la résolution de problèmes 
  • Être capable de se concentrer pendant de longues périodes 
  • Avoir une bonne maîtrise des tâches répétitives 
  • Être très créatif 
  • Avoir de solides compétences techniques et technologiques 
  • Avoir des connaissances dans des domaines de niche 
  • Être fiable 
  • Avoir une excellente mémoire-rétention et un bon rappel de mémoire 

Une personne atteinte de TSA peut éprouver des difficultés dans certains domaines, notamment :

  • Mal interpréter ou ne pas reconnaître les signaux sociaux et le langage corporel  
  • Se sentir mal à l’aise dans les interactions et les contextes sociaux 
  • Se faire dire qu’elle est trop directe ou impolie, qu’elle manque d’empathie ou qu’elle pose trop de questions 
  • Être distraite par les odeurs, la lumière, la température, le toucher, les textures, les sons ou la surstimulation, et y réagir 
  • Mal comprendre les concepts abstraits et les directives qui ne sont pas assez précises  
  • Avoir une aversion et un malaise face au changement 
  • Se sentir en colère ou dépassée sans en comprendre les raisons 
  • Avoir une forte envie de s’agiter ou de répéter des actions 
  • Être sensible au rejet et à la critique 
  • Cultiver un large éventail d’intérêts et d’aptitudes 

Aider les personnes atteintes d’autisme à réussir   

Pendant les réunions ou les entrevues

L’approche visant à aider les employés atteints de TSA à réussir peut commencer dès le début, lors du processus d’entretien. Les processus de recrutement reposent souvent sur des interactions sociales et sur l’utilisation de l’étiquette sociale des personnes neurotypiques. La plupart des personnes neurotypiques sont capables de comprendre ces signaux sans accompagnement. Cependant, les personnes atteintes de TSA peuvent avoir du mal à comprendre ce que l’on attend d’elles.

Voici ce que vous pouvez faire pour aider une personne atteinte d’un TSA à se préparer à une entrevue ou à une réunion où des questions lui seront posées :

  • Fournissez les questions à l’avance – jusqu’à deux jours avant la réunion. 
  • Permettez-lui d’apporter des notes pour répondre aux questions.
  • Fournissez-lui un échéancier clair et détaillé pour la réunion ou le processus de discussion.
  • S’il s’agit d’une réunion en personne, prévoyez un endroit calme et tranquille pour se reposer avant et après la réunion.
  • Fournissez des renseignements clairs sur la participation à toute réunion, particulièrement si c’est la première fois qu’elle se rend dans un lieu ou qu’elle utilise une plateforme en ligne. Vous pouvez inclure :
    • Une carte du lieu ou des directives pour accéder à une plateforme en ligne 
    • L’emplacement de la salle de réunion ou des directives détaillées sur la façon de se préparer à une réunion en ligne 
    • Une photographie du bâtiment ou des captures d’écran du processus de la plateforme en ligne 
    • Le cas échéant, l’endroit et la manière d’entrer dans le bâtiment, ainsi que les procédures d’inscription  
    • Le nom et le rôle des personnes qui seront présentes, par exemple : « Marie Unetelle travaille pour les RH et prendra des notes pendant l’entrevue. » 
  • Pendant la réunion :
    • Évitez de poser des questions générales et posez plutôt des questions propres à l’exécution des tâches.
    • Évitez de poser des questions abstraites. Concentrez-vous sur les détails. 
    • Aidez la personne à rester sur la bonne voie :  
      • Il se peut qu’elle ne sache pas quand elle a donné suffisamment de renseignements.  
      • Dans la mesure du possible, demandez-lui à l’avance comment vous pouvez lui indiquer qu’elle dispose d’une minute pour conclure. Certaines personnes peuvent vous suggérer de toucher la manche de leur chemise, tandis que d’autres vous demanderont de dire « il nous reste encore une minute pour cette question ». 
      • Si vous ne pouvez pas poser la question à l’avance, vous pourriez vous reporter à l’échéancier que vous avez créé et lui rappeler que vous devez respecter les délais impartis. 
    • Soyez conscient que certaines personnes peuvent être très littérales. Vous devrez peut-être les inciter à répondre. Par exemple, à la question « Quel était votre rôle dans la technologie de l’information? », vous pouvez obtenir une réponse du type « J’ai travaillé avec des ordinateurs ». 
    • Soyez conscient que la personne pourrait ne pas établir de contact visuel ou ne le faire que brièvement.
    • Prévoyez de courtes pauses si la réunion est longue. 

Approches de gestion positives

Il est essentiel de personnaliser votre approche pour favoriser la réussite des employés au travail. Les mesures à prendre pour favoriser la réussite d’un employé donné devraient faire l’objet d’une discussion avec cette personne. Il existe de nombreuses stratégies relatives aux mesures d’adaptation à faible coût ou sans frais qui pourraient s’avérer utiles.  

Les approches décrites concernent plus particulièrement les besoins communs des personnes atteintes de TSA.  

Approches générales de gestion

  • Informez-vous au sujet des distractions sensorielles, particulièrement celles qui ne peuvent être éliminées au travail. Envisagez des approches pour réduire les distractions en utilisant un casque d’écoute antibruit, en réduisant ou en bloquant la lumière, etc. 
  • Assurez un environnement de travail aussi structuré et uniforme que possible. 
  • Offrez une formation et un suivi appropriés et accessibles.
  • Clarifiez régulièrement les attentes liées au travail.
  • Faites régulièrement une évaluation du rendement.
  • Fournissez des directives claires et détaillées pour toutes les tâches. 
  • Aidez les autres membres du personnel à être plus conscients de la manière dont ils peuvent apporter leur soutien.

Approches de gestion du stress 

  • Rassurez calmement l’employé dans des situations stressantes.
  • Félicitez-le régulièrement et offrez-lui un renforcement positif.
  • Encouragez l’employé à poser des questions à un moment et dans un lieu qui vous conviennent mutuellement.
  • Proposez à l’employé d’appeler une personne de confiance pendant sa pause pour obtenir du soutien.
  • Fournissez-lui le plus tôt possible des précisions sur des changements imminents. 
  • Permettez-lui d’utiliser des objets antistress comme des toupies de main ou du matériel de manipulation.
  • Permettez-lui de prendre plus souvent des pauses. 

Approches de gestion du temps

  • Affichez des buts et des objectifs clairs dans un endroit bien visible.
  • Créez des schémas de tâches clairs avec des échéanciers, et confirmez d’emblée qu’ils sont réalisables.
  • Divisez les tâches importantes en tâches plus petites.
  • Utilisez des calendriers muraux ou de bureau pour rappeler les échéances et les événements.
  • Utilisez des alarmes ou des minuteries pour encadrer les périodes de travail selon les tâches. 

Approches d’organisation et de priorisation 

  • Fournissez des graphiques d’activités hebdomadaires comprenant les buts et les objectifs. 
  • Classez les tâches par ordre de priorité pour l’employé. 
  • Utilisez un système de codes de couleur pour les tâches et les activités.
  • Offrez à l’employé la possibilité de consulter un formateur ou un mentor en milieu de travail.  
  • Dans la mesure du possible, n’assignez qu’un seul projet à la fois.

Les troubles d’apprentissage au travail 

Les troubles d’apprentissage relèvent de la catégorie des neurodivergences. Il ne s’agit ni d’une maladie mentale ni d’un déficit intellectuel. Il existe un large éventail de troubles d’apprentissage qui peuvent empêcher un employé d’apprendre, de travailler ou de se comporter de la manière normalement attendue. Il s’agit généralement d’une déficience dans un ou plusieurs processus liés au langage, écrit et parlé, à la lecture ou aux mathématiques. Il peut également s’agir de difficultés liées à la planification, à la prise de décision, à la mise en perspective ou à l’interaction sociale. (Association canadienne des troubles d’apprentissage, 2015)

Dans certains cas, les troubles d’apprentissage peuvent être subtils et non diagnostiqués, ou encore faussement diagnostiqués comme un TDAH ou des difficultés émotionnelles, ce qui peut entraîner un traitement ou un soutien inapproprié. En tant que leader, il n’est pas de votre responsabilité de poser un diagnostic. Mais vous pouvez partager ce que vous observez et recommander à votre employé de faire part de vos observations à son médecin traitant afin de déterminer s’il existe une cause sous-jacente. 

Il incombe à l’employeur de prévoir des mesures d’adaptation pour les employés ayant des troubles d’apprentissage. Ces mesures d’adaptation doivent être prises au cas par cas, car chaque employé est unique et nécessite des changements particuliers pour réussir.  

Types de troubles d’apprentissage et signes particuliers 

Voici quelques-uns des troubles d’apprentissage les plus courants :  

  • La dyslexie, qui se traduit par des difficultés en lecture, en écriture et en orthographe 
  • La dyscalculie, qui se traduit par des difficultés avec le sens des nombres, la numération et les mathématiques 
  • La dysgraphie, qui se traduit par des difficultés en écriture, comme l’orthographe, la ponctuation et la lisibilité 
  • La dyspraxie, qui se traduit par des difficultés liées aux mouvements et aux types de coordination 

Les troubles d’apprentissage peuvent se manifester de bien des façons qui peuvent se chevaucher. Par exemple, il est fréquent qu’une personne atteinte de dyslexie soit également atteinte de dysgraphie. Bien que chacun de ces troubles pose des problèmes particuliers, il existe de nombreux points communs entre eux. Beaucoup de personnes ayant des troubles d’apprentissage peuvent également éprouver des difficultés dans les domaines suivants : 

  • La gestion du temps 
  • La ponctuation 
  • L’organisation 
  • La concentration 
  • Les directives 
  • Le stress et la fatigue 

Aider les personnes ayant des troubles d’apprentissage à réussir   

Les leaders doivent avoir une réflexion importante et déterminer s’il est nécessaire d’apporter des modifications au travail ou à l’environnement de travail pour répondre aux besoins des personnes ayant des troubles d’apprentissage.  

  • Vous pourriez modifier le travail :
    • Restructurer les tâches pour réduire les difficultés et renforcer les points forts 
    • Prolonger les périodes de formation 
    • Proposer d’autres méthodes de formation 
    • Modifier les horaires de travail pour optimiser la concentration 
    • Proposer un mentor ou un compagnon à appeler en cas de besoin  
  • Vous pourriez modifier l’environnement de travail :
    • Modifier le poste de travail 
    • Fournir des outils de travail comme des listes ou des directives détaillées  
    • Fournir une technologie d’assistance 

Aider les personnes atteintes de dyslexie à réussir 

La dyslexie est un trouble d’apprentissage qui touche la façon dont une personne traite l’information. Elle est surtout liée à des difficultés en lecture, en écriture et en orthographe. Les personnes atteintes de dyslexie peuvent également avoir besoin de plus de temps pour mener des activités nécessitant de la concentration, de l’organisation et de la coordination physique. 

Chaque personne atteinte de dyslexie le vit différemment. Voici quelques-unes des expériences les plus courantes de la dyslexie :

  • Lire et écrire plus lentement que d’autres personnes 
  • Être confus à propos de mots qui se ressemblent, comme « parent » et « partent » ou « manquer » et « marquer » 
  • Voir des lettres qui « sautent » à la lecture  
  • Avoir de la difficulté à « survoler » un texte pour en saisir les détails 
  • Oublier des orthographes courantes ou ne pas reconnaître des mots mal orthographiés  

Un autre aspect de la dyslexie est la façon dont la personne réagit aux activités liées à la tâche. La dyslexie peut rendre plus difficiles les tâches suivantes :

  • Se rappeler de faits et de chiffres 
  • Se concentrer sur des tâches 
  • Mettre ses idées sur papier ou à l’écran 
  • Suivre plusieurs directives à la fois 

La dyslexie présente des difficultés, mais aussi des avantages. De nombreuses personnes ont des capacités de raisonnement supérieures à la moyenne, et elles excellent souvent dans les domaines visuels et créatifs. En fait, la « pensée dyslexique » (Eide et Eide, 2023) est considérée comme un avantage distinct par de nombreux employeurs et, en 2022, LinkedIn, la plus grande plateforme d’affaires en ligne du monde, a ajouté ce terme comme une compétence essentielle (Succeed with Dyslexia, 2022). 

Voici quelques mesures d’adaptation qui peuvent aider les personnes atteintes de dyslexie :

  • Les lecteurs d’écran  
  • Les applications de synthèse vocale (sur les téléphones et d’autres appareils) 
  • Les outils d’intelligence artificielle (IA) qui résument le texte 
  • Les filtres d’écran antireflet 
  • Les polices de caractères faciles à lire, comme Arial ou Verdana 
  • Les couleurs d’arrière-plan, comme blanc cassé, gris clair ou beige, afin de réduire les distorsions 
  • Les casques d’écoute antibruit  
  • Plus de temps pour préparer des rapports et des présentations 

Aider les personnes atteintes de dyscalculie à réussir 

Si une personne a reçu un diagnostic de dyscalculie, c’est qu’elle rencontre des difficultés avec les nombres. Cette difficulté peut être très différente d’une personne à l’autre. Une personne atteinte de dyscalculie peut présenter certains des symptômes suivants : 

  • De la difficulté à compter à rebours 
  • De faibles compétences en calcul mental 
  • De la difficulté à lire une horloge analogique 
  • Une mauvaise perception des chiffres et de la valeur de position 

Cette pathologie n’est pas très connue, ce qui peut rendre le milieu de travail encore plus stressant. Toutefois, on estime que jusqu’à 8 % de la population est atteinte de dyscalculie (Peard, 2010).

Comme tous les troubles d’apprentissage, les personnes atteintes de dyscalculie présentent de nombreux traits positifs qui leur confèrent un avantage concurrentiel. Par exemple, la créativité, la réflexion stratégique, l’observation et les compétences en matière de résolution de problèmes sont bénéfiques pour l’ensemble d’une organisation. En outre, les personnes atteintes de dyscalculie sont souvent douées pour les langues, l’écriture et l’expression orale, et excellent dans la communication. 

Voici quelques-unes des difficultés liées à la dyscalculie :

  • Éprouver de l’anxiété à l’idée de devoir résoudre des problèmes de mathématique 
  • Évaluer le temps nécessaire pour réaliser les tâches 
  • Être ponctuel 
  • Évaluer les tailles et les quantités 
  • Établir un budget 
  • Se souvenir de dates ou de faits liés aux nombres 
  • Saisir des NIP ou des codes d’accès 
  • Faire du calcul mental, comme déterminer la quantité de monnaie à rendre à quelqu’un 

Si quelqu’un éprouve des difficultés au travail, il existe de nombreux outils qui peuvent l’aider, notamment :

  • Une calculatrice 
  • Une horloge numérique 
  • Des papillons adhésifs, des cahiers ou des tableaux blancs 
  • Des tables et des tableaux, comme la table de multiplication ou des tableaux de conversion 
  • Des alarmes ou minuteries de téléphone cellulaire 

Il pourrait être utile d’adopter une ou plusieurs des mesures d’adaptation suivantes : 

  • Énoncer les caractères numériques, dans la mesure du possible 
  • Arrondir pour éviter les décimales, dans la mesure du possible 
  • Augmenter les espaces entre les chiffres 
  • Utiliser des formats de diagrammes adaptés à la dyscalculie, comme des diagrammes circulaires ou des diagrammes à barres 
  • Avoir la possibilité de faire réviser les travaux numériques ou mathématiques par des pairs avant de les soumettre 

Aider les personnes atteintes de dysgraphie à réussir 

La dysgraphie se caractérise par des difficultés dans un ou plusieurs des domaines suivants de l’écriture : orthographe, écriture lisible, précision de l’écriture, vitesse d’écriture et organisation de l’expression écrite. 

Les personnes atteintes de dysgraphie ont souvent du mal à écrire à la main et peuvent avoir des difficultés avec les espaces entre les lettres, les mots et les lignes, le respect des marges, les règles de majuscules et de ponctuation, ou le choix des mots. 

Voici d’autres symptômes de la dysgraphie : 

  • De la difficulté à remplir des formulaires 
  • Des papiers mal rangés et un bureau en désordre 
  • De la difficulté à penser et à écrire en même temps 
  • De la difficulté à lire ses propres notes manuscrites 

Voici quelques stratégies qui peuvent aider :  

  • Organiser quotidiennement l’espace de travail 
  • Établir régulièrement les priorités dans le flux de travail 
  • Établir des plans de travail quotidiens 
  • Faire réviser des ébauches par d’autres personnes avant l’écriture 
  • Offrir des réponses verbales lorsque c’est possible, plutôt que des réponses écrites 

Voici quelques outils pouvant faciliter l’écriture et l’orthographe : 

  • Des applications pour la prise de notes 
  • Des dictionnaires électroniques 
  • Un logiciel de création de formulaires 
  • Une aide à la relecture ou à la correction d’épreuves 
  • Des ouvrages de référence 
  • Un lecteur d’écran 
  • Un logiciel de reconnaissance de la parole 
  • Un logiciel de prédiction de mots 

Voici quelques outils pouvant faciliter la lecture : 

  • Des applications pour la prononciation 
  • Des applications pour la lecture 
  • Des ébauches et des manuels avec des codes de couleur 
  • Des « règles » à l’écran 
  • Des systèmes de reconnaissance optique des caractères 
  • Des produits de lecture/surlignage 
  • Des stylos de lecture 
  • Des directives et des messages enregistrés 
  • Le grossissement de texte 
  • Des stylos intelligents 

Aider les personnes atteintes de dyspraxie à réussir 

La dyspraxie est un trouble du développement de la coordination. Elle est liée à des difficultés de mouvement. La maladresse, le manque d’équilibre et la désorientation sont des symptômes courants, de même que les difficultés d’écriture et de dactylographie. Les personnes atteintes peuvent également avoir du mal à organiser le contenu et la séquence de leur langage. 

Il y a quatre principaux types de dyspraxie (Inclusive Employers, s. d.) :

1. Verbale – difficulté à prononcer des mots et à s’orienter dans le langage
2.  Constructionnelle  – difficulté à se repérer dans l’espace
3.  Idéationnelle – difficulté à effectuer des mouvements coordonnés dans une séquence 
4.  Idéomotrice – difficulté à effectuer des tâches en une seule étape

Bien qu’elles puissent être confrontées à des difficultés, les personnes atteintes de dyspraxie excellent souvent dans les domaines de la pensée holistique, de la ténacité et de l’empathie.

Il existe de nombreuses mesures d’adaptation qui peuvent aider les employés atteints de dyspraxie, notamment : 

  • Un environnement de travail sécuritaire – Retirez tout encombrement ou obstacle qui pourrait entraver les mouvements. 
  • Des horaires de travail flexibles – Prévoyez, par exemple, des heures de début différentes, des périodes de pause et des délais prolongés. 
  • Une technologie d’assistance – Des outils tels que des logiciels de conversion parole-texte peuvent être utiles, de même que des aides visuelles (calendriers, agendas, cartes mentales, organigrammes). 
  • Des espaces de travail ergonomiques – Envisagez d’offrir des bureaux et des fauteuils réglables, des claviers spécialisés et un éclairage approprié (l’éclairage à DEL ou incandescent est moins distrayant que l’éclairage fluorescent).  
  • Des espaces de travail silencieux – Offrez des espaces de travail silencieux ou des casques d’écoute antibruit. 
  • Des directives claires – Les directives relatives aux tâches devraient être clairement rédigées, étape par étape. Les tâches devraient être divisées en étapes gérables. Les directives relatives à l’utilisation du matériel devraient être clairement étiquetées et visibles. 
  • Un mentor ou un compagnon – Cette personne pour apporter de l’aide pour les tâches plus complexes. 

Ressources supplémentaires

  • Specialisterne aide les entreprises canadiennes à augmenter la neurodiversité de leur main-d’œuvre grâce à l’adoption de méthodes plus efficaces en matière de recrutement, de sélection et d’intégration des candidats, de sensibilisation des employés et de gestion.
  • Un outil pour favoriser la réussite du personnel. Cet outil peut aider à élaborer des mesures d’adaptation ou un plan de travail lorsque des difficultés psychologiques, émotionnelles, cognitives ou physiques pourraient nuire à un employé. Il ne s’agit pas d’une approche médicale, mais d’une discussion entre l’employé et son leader.   

Références

  1. American Medical Association : Council on Science and Public Health (2007). Attention deficit hyperactivity disorder: Report 10 of the Council on Science and Public Health (A-07). American Medical Association.

  2. Association canadienne des troubles d’apprentissage (2015). Définition nationale des troubles d’apprentissage.

  3. D'Souza, H., et Karmiloff-Smith, A. (2017). Neurodevelopmental disorders. Wiley Interdisciplinary Reviews: Cognitive Science, 8(1-2), e1398.

  4. Eide, B. L. et Eide, F. F. (2023). The dyslexic advantage (revised and updated): Unlocking the hidden potential of the dyslexic brain. Penguin.

  5. Fuermaier, A. B. M., Tucha, L., Butzbach, M., Weisbrod, M., Aschenbrenner, S. et Tucha, O. (2021). ADHD at the workplace: ADHD symptoms, diagnostic status, and work-related functioning. Journal of neural transmission. SpringerLink. 

  6. Hallowell, E. M. (2005). Psychotherapy of adult attention deficit disorder. In A comprehensive guide to attention deficit disorder in adults (pp. 146-167). Routledge.

  7. Hébert, B. P., Kevins, C., Mofidi, A., Morris, S., Simionescu, D., et Thicke, M. (2024). A demographic, employment and income profile of persons with disabilities aged 15 years and over in Canada, 2022. Statistics Canada = Statistique Canada.

  8. Inclusive Employers (s. d.). What is Dyspraxia? How to support those impacted at work. Inclusive Employers.

  9. Peard, R. (2010). Dyscalculia: What is its prevalence? Research evidence from case studies. Procedia - Social and Behavioral Sciences. Vol. no 8. 

  10. Succeed with Dyslexia (2022). LinkedIn Adds 'Dyslexic Thinking' To Profile Skills. Succeed with Dyslexia.

Contributors include:Mary Ann BayntonÉquipe de Stratégies en milieu de travail sur la santé mentale de 2022 à aujourd’hui

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