Une personne qui vous est chère a peut-être du mal à exprimer son identité de genre

Questions et stratégies pour vous aider à engager une conversation de soutien lorsqu’une personne qui vous est chère a du mal à exprimer son identité de genre.

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Ce sujet fait partie d’une série de sujets de la bibliothèque de conversations de soutien. Avant d’engager la conversation, passez en revue les directives, y compris ce que vous devez faire si vous vous inquiétez pour la sécurité d’une autre personne.

Que remarquez-vous?

Vous remarquez qu’une personne qui vous est chère a peut-être du mal à exprimer son identité de genre. Il se peut qu’elle soit contrariée par le fait qu’on l’appelle d’un nom spécifique à son sexe ou qui ne correspond pas à la description de son identité préférée. Il est aussi possible qu’elle ait exprimé un malaise ou une forte aversion pour les parties connexes à son sexe biologique. Ou bien elle s’est peut-être débarrassée de tout signe de son sexe biologique, comme les poils du visage ou les seins. Peut-être aussi qu’elle s’est retirée de ses activités habituelles et qu’elle montre des signes d’anxiété ou de dépression.

Que devez-vous savoir?

L’exploration de l’identité est un comportement humain naturel qui s’exerce à différents moments de la vie, au fur et à mesure que nous traversons des périodes de transition clés. La compréhension de soi et de sa place dans le monde est un processus qui prend du temps. Une partie de la compréhension de nous-mêmes consiste à trouver un réconfort dans notre expression ou notre identité de genre, et cela peut aussi changer tout au long de notre vie. L’identité de genre est le sens que nous avons de notre identité – masculine, féminine, les deux ou aucune. Il ne faut pas confondre l’identité de genre avec l’orientation sexuelle, qui est un modèle d’attirance romantique ou sexuelle envers une autre personne.

Toutefois, lorsqu’une personne constate que son identité sexuelle préférée est en contradiction avec les rôles attendus ou les manières de se présenter au sein d’une communauté, cela peut être bouleversant et provoquer une détresse mentale. La dysphorie de genre est un terme qui décrit un sentiment de malaise qu’une personne peut éprouver en raison d’une inadéquation entre son sexe biologique et son identité de genre.

De quoi devez-vous tenir compte?

Si une personne se sent incapable d’exprimer son identité sexuelle préférée, elle peut souffrir de dysphorie de genre, ce qui peut avoir une répercussion sur sa santé mentale. Même si elle exprime son identité sexuelle préférée, elle a parfois du mal à s’intégrer dans le groupe et à faire comprendre son choix aux autres, ce qui peut être stressant. Comme l’exploration de l’identité est un parcours personnel, il convient de soutenir la personne et de l’accepter comme elle est afin qu’elle se sente libre de continuer à explorer ce qui fonctionne pour elle.

Engagement d’une conversation de soutien

Adoptez un état d’esprit adéquat

Engagez la conversation dans un esprit de soutien. Soyez attentif à vos propres intentions cachées, comme le fait de vouloir corriger ou influencer la personne. Évitez les déclarations du type « vous », par exemple : « vous faites toujours... ». Elles donnent souvent à la personne le sentiment d’être jugée ou critiquée. Soyez curieux et gardez à l’esprit que vous ne savez rien de ses expériences.

Questions pour vérifier votre état d’esprit :

  • Quelles sont mes hypothèses sur cette situation?
  • Comment vais-je exclure ces hypothèses de la conversation et me montrer conciliant?
  • Qu’est-ce que j’espère accomplir en engageant cette conversation?
  • Comment puis-je éviter que ma soif de résultat n’interfère avec ma capacité à apporter du soutien?

Relevez

Relevez les changements de comportement qui ne sont pas typiques de la personne et posez-lui des questions à leur sujet. Ne formulez pas d’hypothèses ou d’opinions sur les raisons de ces changements. Si vous vous trompez, la personne peut être découragée de poursuivre la conversation.

Exemples d’amorces de conversation pour signaler une anomalie :

  • « J’ai remarqué que tu étais renfermé ces derniers temps et que tu changeais certains aspects de ton apparence. Est-ce que tout va bien? »
  • « J’ai remarqué que le genre semble être un sujet qui te dérange. Je suis là pour te soutenir. Peux-tu me dire ce que tu ressens ? »

Préparation de l’intervention

Toutes les conversations de soutien ne permettent pas de comprendre comment vous pouvez aider une personne. N’oubliez pas que l’objectif d’une conversation de soutien est de comprendre ses besoins et souhaits, et aussi de savoir si elle est disposée à recevoir de l’aide. Les lignes directrices ci-dessous peuvent vous aider à vous préparer à intervenir lorsque la personne est ouverte ou non à une discussion.

Lorsque la personne ne semble pas ouverte à la discussion – une réponse de fermeture :

Tout le monde n’est pas à l’aise pour répondre à des questions sur ses sentiments ou sur les raisons de son changement de comportement. Vous pouvez obtenir des réponses évasives, comme « Je vais bien » ou « Ça ne te regarde pas ». Dans ce cas, vous pouvez réitérer votre préoccupation et leur laisser une ouverture à laquelle ils pourront avoir recours lorsqu’ils seront prêts.

  • « Je m’inquiétais pour toi et je voulais savoir ce qui ne va pas. Si tu dis que tu vas bien, je te fais confiance. Si la situation change, je suis là pour te soutenir si tu as besoin de moi. »

Si la conversation de soutien s’arrête là, vous devriez vous sentir bien d’avoir remarqué le problème de la personne et de vous être informé de son bien-être. Essayez de ne pas vous sentir personnellement concerné par la réponse ou le ton, même si la conversation ne mène nulle part. Il faut du courage pour engager ce genre de conversation, et il ne vous appartient pas de forcer cette personne à remarquer ou à modifier son comportement.

Lorsque la personne semble être ouverte à la discussion – une réponse d’ouverture :

Si la personne confirme que ses sentiments ou les circonstances de sa vie ont effectivement changé, vous avez réussi à engager une conversation de soutien.

Vous pourriez alors poursuivre en ces termes :

  • « Dis-m’en davantage. Je veux mieux comprendre ce que tu vis. »

Continuez à vous conformer aux lignes directrices ci-dessous pour engager une conversation de soutien.

Poursuite de la conversation

Écoutez attentivement

Écoutez attentivement si la personne ne se sent pas soutenue ou ne parvient pas à satisfaire ses besoins. Lorsqu’elle a fini de parler, assurez-vous d’avoir bien entendu en reformulant sa déclaration et en lui demandant si vous l’avez bien comprise.

Exemples d’« écoute attentive » dans la conversation :

  • « Je comprends que tu explores ton identité sexuelle, mais que tu crains que les autres te critiquent ou t’aliènent. Est-ce bien cela? »

Mettez en évidence les points forts

Mettez en évidence les points forts que vous voyez chez la personne. Il peut s’agir, par exemple, du courage ou de la persévérance dont elle a fait preuve pour faire face à la situation qu’elle vient de vous exposer.

Exemple de « mise en évidence des points forts » dans la conversation :

  • « Merci de m’avoir fait confiance. Cela demande beaucoup de courage de s’ouvrir à autrui. Je ne savais pas que tu vivais une telle situation. »

Déterminez le soutien

Déterminez le soutien que la personne souhaite obtenir et indiquez-lui les ressources pertinentes. N’insistez pas sur le soutien ou les ressources qu’elle ne veut pas ou qu’elle n’est pas prête à accepter.

Exemples de « détermination du soutien » dans la conversation :

  • « Tu as cerné le besoin de chercher à mieux comprendre comment te sentir en sécurité lorsque tu exprimes ton identité de genre; comment puis-je t’aider au mieux à ce moment? »
  • « Je peux t’aider à trouver des ressources pour t’accompagner dans cette démarche. Cela te convient-il? »

*Remarque : Si vous avez des limites sur la façon dont vous pouvez apporter votre soutien, soyez précis sur ce que vous pouvez faire. L’offre de soutien doit être réaliste et correspondre à vos propres capacités et au temps dont vous disposez. Sinon, parlez de ce qu’il est réaliste pour vous deux de faire en ce moment pour créer un changement dans la vie de la personne.

Élaborez un plan d’action

Élaborez un plan d’action avec la personne pour exploiter ses points forts. Ensuite, faites un suivi régulier et ajoutez d’autres ressources lorsqu’elle est prête. Donnez un calendrier précis ou expliquez comment vous allez la soutenir. 

 Exemple d’« élaboration d’un plan d’action » dans la conversation :

  • « Je suis très heureux que nous ayons eu cette conversation. Je suis ici pour te soutenir. Tu as mentionné certaines choses que tu aimerais explorer pour créer un changement dans ta vie. Je te ferai part de mon offre de soutien durant la semaine prochaine. »

Merci pour votre soutien! Vous avez pris le temps d’apprendre à engager une conversation qui permet à votre proche ou ami de savoir que vous faites attention à lui et que vous vous souciez de son bien‑être. En montrant votre intérêt, vous pouvez l’aider à évaluer s’il doit continuer dans la même voie ou apporter des changements à certains éléments de sa vie. Pour certains, cela peut être le début d’un parcours nécessitant une aide supplémentaire de services de soutien ou de professionnels.

Ressources supplémentaires

Pour être un soutien efficace, il est utile de mieux comprendre ce que vit votre proche ou ami. Consultez ces ressources pour mieux cerner le contexte de leurs expériences :

Iris the DragonJessica GrassMary Ann Baynton