Ce sujet fait partie d’une série de sujets de la bibliothèque de conversations de soutien. Avant d’engager la conversation, passez en revue les directives, y compris ce que vous devez faire si vous vous inquiétez pour la sécurité d’une autre personne.
Que remarquez-vous?
Vous remarquez qu’une personne qui vous est chère vous ment peut-être. Bien qu’il ne soit pas facile de déceler les mensonges, vous constatez que cette personne se comporte différemment que d’habitude lorsque vous pensez qu’elle ment. Sa physiologie change peut-être, et sa respiration est plus forte ou plus rapide. Il se peut que ses signaux non verbaux soient différents de la norme, comme un changement dans la façon dont il établit un contact visuel ou touche son visage. Vous pouvez aussi constater une agitation ou une tension musculaire, comme une raideur des épaules. Ou peut-être remarquez-vous que son rythme de parole est différent de la norme et qu’elle parle plus que d’habitude.
Que devez-vous savoir?
Mentir n’est pas une tâche facile d’un point de vue cognitif. Cela exige que certaines parties du cerveau empêchent la communication de souvenirs précis et, quand on supprime cette capacité, on se sent anxieux. Il en résulte une modification de l’état physiologique, comme la respiration et la raideur musculaire. Le mensonge est une activité généralement inconfortable à pratiquer, mais il n’est pas rare. Même si l’on a l’impression que le mensonge est moralement condamnable, et que l’on ressent un malaise dans le corps lorsqu’on ment, on le fait notamment pour :
- éviter une punition;
- dissimuler une récompense ou un avantage;
- protéger une autre personne du danger;
- se protéger;
- préserver la vie privée
- en tirer de l’excitation;
- éviter l’embarras;
- être poli.
De quoi devez-vous tenir compte?
Si vous craignez qu’une personne vous mente, demandez-vous si elle ne ment pas pour l’une des raisons susmentionnées, par exemple pour être poli, éviter la gêne ou éviter une punition. Abordez la conversation sous cet angle afin de clarifier les raisons du mensonge. Les gens mentent aussi pour préserver leur identité et souvent ils ne remarquent pas les petits mensonges qu’ils racontent aux autres. Réfléchissez à la façon dont la personne utilise le mensonge avant de lui poser des questions à ce sujet.
Engagement d’une conversation de soutien
Adoptez un état d’esprit adéquat
Engagez la conversation dans un esprit de soutien. Soyez attentif à vos propres intentions cachées, comme le fait de vouloir corriger ou influencer la personne. Évitez les déclarations du type « vous », par exemple : « vous faites toujours... ». Elles donnent souvent à la personne le sentiment d’être jugée ou critiquée. Soyez curieux et gardez à l’esprit que vous ne savez rien de ses expériences.
Questions pour vérifier votre état d’esprit :
- Quelles sont mes hypothèses sur cette situation?
- Comment vais-je exclure ces hypothèses de la conversation et me montrer conciliant?
- Qu’est-ce que j’espère accomplir en engageant cette conversation?
- Comment puis-je éviter que ma soif de résultat n’interfère avec ma capacité à apporter du soutien?
Relevez
Relevez les changements de comportement qui ne sont pas typiques de la personne et posez-lui des questions à leur sujet. Ne formulez pas d’hypothèses ou d’opinions sur les raisons de ces changements. Si vous vous trompez, la personne peut être découragée de poursuivre la conversation.
Exemple d’amorces de conversation pour signaler une anomalie :
- « J’ai remarqué que tu sembles mal à l’aise lorsque je te pose une question sur ce sujet précis. Je tiens à préciser que je ne suis pas ici pour te critiquer. Je veux juste m’assurer que tu vas bien. »
Préparation de l’intervention
Toutes les conversations de soutien ne permettent pas de comprendre comment vous pouvez aider une personne. N’oubliez pas que l’objectif d’une conversation de soutien est de comprendre ses besoins et souhaits, et aussi de savoir si elle est disposée à recevoir de l’aide. Les lignes directrices ci-dessous peuvent vous aider à vous préparer à intervenir lorsque la personne est ouverte ou non à une discussion.
Lorsque la personne ne semble pas ouverte à la discussion – une réponse de fermeture :
Tout le monde n’est pas à l’aise pour répondre à des questions sur ses sentiments ou sur les raisons de son changement de comportement. Vous pouvez obtenir des réponses évasives, comme « Je vais bien » ou « Ça ne te regarde pas ». Dans ce cas, vous pouvez réitérer votre préoccupation et leur laisser une ouverture à laquelle ils pourront avoir recours lorsqu’ils seront prêts.
- « Je m’inquiétais pour toi et je voulais savoir ce qui ne va pas. Si tu dis que tu vas bien, je te fais confiance. Mais si la situation change, je suis là pour te soutenir si tu as besoin de moi. »
Si la conversation de soutien s’arrête là, vous devriez vous sentir bien d’avoir remarqué le problème de la personne et de vous être informé de son bien-être. Essayez de ne pas vous sentir personnellement concerné par la réponse ou le ton, même si la conversation ne mène nulle part. Il faut du courage pour engager ce genre de conversation, et il ne vous appartient pas de forcer cette personne à remarquer ou à modifier son comportement.
Lorsque la personne semble être ouverte à la discussion – une réponse d’ouverture :
Si la personne confirme que ses sentiments ou les circonstances de sa vie ont effectivement changé, vous avez réussi à engager une conversation de soutien.
Vous pourriez alors poursuivre en ces termes :
- « Dis-m’en davantage. Je veux mieux comprendre ce que tu vis. »
Continuez à vous conformer aux lignes directrices ci-dessous pour engager une conversation de soutien.
Poursuite de la conversation
Écoutez attentivement
Écoutez attentivement si la personne ne se sent pas soutenue ou ne parvient pas à satisfaire ses besoins. Lorsqu’elle a fini de parler, assurez-vous d’avoir bien entendu en reformulant sa déclaration et en lui demandant si vous l’avez bien comprise.
Exemples d’« écoute attentive » dans la conversation :
- « Je comprends que tu as refusé de me dire quelque chose parce que tu pensais que je te punirais d’une manière ou d’une autre. C’est bien ce que tu veux dire? »
Mettez en évidence
Mettez en évidence les points forts que vous voyez chez la personne. Il peut s’agir, par exemple, du courage ou de la persévérance dont elle a fait preuve pour faire face à la situation qu’elle vient de vous exposer.
Exemple de « mise en évidence des points forts » dans la conversation :
- « Je respecte ton point de vue et le courage qu’il t’a fallu pour clarifier avec moi que tu pensais que je pouvais te punir ou t’embarrasser si tu me faisais part de cette situation. »
Déterminez le soutien
Déterminez le soutien que la personne souhaite obtenir et indiquez-lui les ressources pertinentes. N’insistez pas sur le soutien ou les ressources qu’elle ne veut pas ou qu’elle n’est pas prête à accepter.
Exemple de « détermination du soutien » dans la conversation :
- « Tu as souligné la nécessité de répondre à la crainte d’être jugé ou embarrassé. Comment puis-je t’aider au mieux en ce moment? »
*Remarque : Si vous avez des limites sur la façon dont vous pouvez apporter votre soutien, soyez précis sur ce que vous pouvez faire. L’offre de soutien doit être réaliste et correspondre à vos propres capacités et au temps dont vous disposez. Sinon, parlez de ce qu’il est réaliste pour vous deux de faire en ce moment pour créer un changement dans la vie de la personne.
Élaborez un plan d’action
Élaborez un plan d’action avec la personne pour exploiter ses points forts. Ensuite, faites un suivi régulier et ajoutez d’autres ressources lorsqu’elle est prête. Donnez un calendrier précis ou expliquez comment vous allez la soutenir.
Exemple d’« élaboration d’un plan d’action » dans la conversation :
- « Je suis très heureux que nous ayons eu cette conversation, dans laquelle tu as mentionné quelques points que tu souhaites aborder dès que possible. Je te ferai part de mon offre de soutien au cours de la semaine prochaine. »
Merci pour votre soutien! Vous avez pris le temps d’apprendre à engager une conversation qui permet à votre proche ou ami de savoir que vous faites attention à lui et que vous vous souciez de son bien‑être. En montrant votre intérêt, vous pouvez l’aider à évaluer s’il doit continuer dans la même voie ou apporter des changements à certains éléments de sa vie. Pour certains, cela peut être le début d’un parcours nécessitant une aide supplémentaire de services de soutien ou de professionnels.
Ressources supplémentaires
Pour être un soutien efficace, il est utile de mieux comprendre ce que vit votre proche ou ami. Consultez ces ressources pour mieux cerner le contexte de leurs expériences :
- https://www.paulekman.com/blog/why-people-lie/ (anglais seulement)
- https://people.howstuffworks.com/lying.htm#pt3 (anglais seulement)