Ce sujet fait partie d’une série de sujets de la bibliothèque de conversations de soutien. Avant d’engager la conversation, passez en revue les directives, y compris ce que vous devez faire si vous vous inquiétez pour la sécurité d’une autre personne.
Que remarquez-vous ?
Vous remarquez qu’une personne qui vous est chère se débat avec une perte d’emploi. Il se peut qu’il vous semble de mauvaise humeur et qu’il se retire de ses activités habituelles et de ses relations avec les autres. Il est également possible que vous entendiez cette personne exprimer des inquiétudes accrues quant à l’avenir ou qu’elle remette en question son identité. Peut-être exprime-t-elle sa colère face aux circonstances qui ont conduit à son chômage. Elle éprouve aussi des sentiments contradictoires, notamment de trahison, d’échec ou de culpabilité.
Que devez-vous savoir?
La perte d’un emploi est un événement déstabilisant. Pour la majorité d’entre nous, notre emploi est le reflet de notre identité, de la façon dont nous comprenons notre valeur dans le monde ou au sein de notre famille. Lorsqu’une personne perd son emploi, cela peut affecter son identité, sa confiance et le sens de sa vie. Ainsi, le chômage a une incidence négative sur sa santé mentale et émotionnelle. La perte d’un emploi signifie également la perte de nombreux éléments familiers de la vie, comme la routine, la sécurité et les liens avec les autres sur une base régulière. Une perte d’emploi est synonyme de stress pour la personne qui doit faire face à sa nouvelle situation et faire le deuil de son ancienne vie. Vous trouverez ici de plus amples informations sur la manière d’avoir une conversation de soutien avec une personne éprouvée.
De quoi devez-vous tenir compte?
Comme notre travail donne un sens à notre vie et nous donne confiance en nous, nous devons veiller à expliquer l’expérience des autres et à leur promettre des jours meilleurs. Une perte d’emploi a des répercussions sur notre estime de soi et sur la compréhension de notre identité. Il est compréhensible qu’une personne ait un large éventail d’émotions à gérer après une perte d’emploi, tout en faisant face à la perte de sa place dans le monde et à la façon dont elle pourrait s’y réintégrer. En outre, une perte d’emploi entraîne de nombreux changements dans la vie, ce qui ajoute un stress supplémentaire. Assurez-vous de vérifier fréquemment comment se porte la personne qui vit une perte d’emploi, car il s’agit d’une période déroutante.
Engagement d’une conversation de soutien
Adoptez un état d’esprit adéquat
Engagez la conversation dans un esprit de soutien. Soyez attentif à vos propres intentions cachées, comme le fait de vouloir corriger ou influencer la personne. Évitez les déclarations du type « vous », par exemple : « vous faites toujours... ». Elles donnent souvent à la personne le sentiment d’être jugée ou critiquée. Soyez curieux et gardez à l’esprit que vous ne savez rien de ses expériences.
Questions pour vérifier votre état d’esprit :
- Quelles sont mes hypothèses sur cette situation?
- Comment vais-je exclure ces hypothèses de la conversation et me montrer conciliant?
- Qu’est-ce que j’espère accomplir en engageant cette conversation?
- Comment puis-je éviter que ma soif de résultat n’interfère avec ma capacité à apporter du soutien?
Relevez
Relevez les changements de comportement qui ne sont pas typiques de la personne et posez-lui des questions à leur sujet. Ne formulez pas d’hypothèses ou d’opinions sur les raisons de ces changements. Si vous vous trompez, la personne peut être découragée de poursuivre la conversation.
Exemples d’amorces de conversation pour signaler une anomalie :
- « Comment te sens-tu aujourd’hui? »
- « Lorsque nous avons discuté, j’ai remarqué que tu te remets en question et que tu remets en question certaines de tes décisions récentes. Veux-tu me dire ce qui se passe? »
Préparation de l’intervention
Toutes les conversations de soutien ne permettent pas de comprendre comment vous pouvez aider une personne. N’oubliez pas que l’objectif d’une conversation de soutien est de comprendre ses besoins et souhaits, et aussi de savoir si elle est disposée à recevoir de l’aide. Les lignes directrices ci-dessous peuvent vous aider à vous préparer à intervenir lorsque la personne est ouverte ou non à une discussion.
Lorsque la personne ne semble pas ouverte à la discussion – une réponse de fermeture :
Tout le monde n’est pas à l’aise pour répondre à des questions sur ses sentiments ou sur les raisons de son changement de comportement. Vous pouvez obtenir des réponses évasives, comme « Je vais bien » ou « Ça ne te regarde pas ». Dans ce cas, vous pouvez réitérer votre préoccupation et leur laisser une ouverture à laquelle ils pourront avoir recours lorsqu’ils seront prêts.
- « Je m’inquiétais pour toi et je voulais savoir ce qui ne va pas. Si tu dis que tu vas bien, je te fais confiance. Mais si la situation change, je suis là pour te soutenir si tu as besoin de moi. »
Si la conversation de soutien s’arrête, vous devriez vous sentir bien d’avoir remarqué le problème de la personne et de vous être informé de son bien-être. Essayez de ne pas vous sentir personnellement concerné par la réponse ou le ton, même si la conversation ne mène nulle part. Il faut du courage pour engager ce genre de conversation, et il ne vous appartient pas de forcer cette personne à remarquer ou à modifier son comportement.
Lorsque la personne semble être ouverte à la discussion – une réponse d’ouverture :
Si la personne confirme que ses sentiments ou les circonstances de sa vie ont effectivement changé, vous avez réussi à engager une conversation de soutien.
Vous pourriez alors poursuivre en ces termes :
- « Dis-m’en davantage. Je veux mieux comprendre ce que tu vis. »
Continuez à vous conformer aux lignes directrices ci-dessous pour engager une conversation de soutien.
Poursuite de la conversation
Écoutez attentivement
Écoutez attentivement si la personne ne se sent pas soutenue ou ne parvient pas à satisfaire ses besoins. Lorsqu’elle a fini de parler, assurez-vous d’avoir bien entendu en reformulant sa déclaration et en lui demandant si vous l’avez bien comprise.
Exemples d’« écoute attentive » dans la conversation :
- « Je comprends que tu te sens gêné d’être au chômage et que tu ne veux pas être entouré d’autres personnes par crainte d’être jugé. »
- Tu m’as dit que tu n’es plus sûr de la direction que prend la vie et de ce que tu fais. C’est ce bien cela? »
Mettez en évidence les points forts
Mettez en évidence les points forts que vous voyez chez la personne. Il peut s’agir, par exemple, du courage ou de la persévérance dont elle a fait preuve pour faire face à la situation qu’elle vient de vous exposer.
Exemple de « mise en évidence des points forts » dans la conversation :
- « Je respecte l’ouverture dont tu fais preuve en me faisant part de tes préoccupations. Il serait difficile de passer en revue ces pensées et ces sentiments seul. »
Déterminez le soutien
Déterminez le soutien que la personne souhaite obtenir et indiquez-lui les ressources pertinentes. N’insistez pas sur le soutien ou les ressources qu’elle ne veut pas ou qu’elle n’est pas prête à accepter.
Exemples de « détermination du soutien » dans la conversation :
- « Tu as exprimé le besoin d’aborder les problèmes de [sentiments de gêne, jugement des autres, niveaux de confiance ou orientation de la vie], alors comment puis-je t’aider au mieux en ce moment? »
- « Je peux t’aider à trouver des ressources pour y remédier. Cela te convient-il? »
*Remarque : Si vous avez des limites sur la façon dont vous pouvez apporter votre soutien, soyez précis sur ce que vous pouvez faire. L’offre de soutien doit être réaliste et correspondre à vos propres capacités et au temps dont vous disposez. Sinon, parlez de ce qu’il est réaliste pour vous deux de faire en ce moment pour créer un changement dans la vie de la personne.
Élaborez un plan d’action
Élaborez un plan d’action avec la personne pour exploiter ses points forts. Ensuite, faites un suivi régulier et ajoutez d’autres ressources lorsqu’elle est prête. Donnez un calendrier précis ou expliquez comment vous allez la soutenir.
Exemple d’« élaboration d’un plan d’action » dans la conversation :
- « Je suis très heureux que nous ayons eu cette conversation, dans laquelle tu as mentionné quelques points que tu souhaites régler dès que possible. Je te ferai parvenir mon offre de soutien au cours de la semaine prochaine. »
Merci pour votre soutien! Vous avez pris le temps d’apprendre à engager une conversation qui permet à votre proche ou ami de savoir que vous faites attention à lui et que vous vous souciez de son bien‑être. En montrant votre intérêt, vous pouvez l’aider à évaluer s’il doit continuer dans la même voie ou apporter des changements à certains éléments de sa vie. Pour certains, cela peut être le début d’un parcours nécessitant une aide supplémentaire de services de soutien ou de professionnels.
Ressources supplémentaires
Pour être un soutien efficace, il est utile de mieux comprendre ce que vit votre proche ou ami. Consultez ces ressources pour mieux cerner le contexte de leurs expériences :
- Stress financier
- Sources de revenus si vous n’êtes pas en mesure de travailler
- https://alis.alberta.ca/look-for-work/job-loss-creating-a-new-future/how-to-cope-with-job-loss/ (disponible en anglais seulement)
- https://whatnow.support/ (disponible en anglais seulement)