Une personne qui vous est chère est peut-être victime de racisme

Questions et stratégies pour vous aider à engager une conversation de soutien lorsqu’une personne qui vous est chère semble être aux prises avec le racisme.

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Ce sujet fait partie d’une série de sujets de la bibliothèque de conversations de soutien. Avant d’engager la conversation, passez en revue les directives, y compris ce que vous devez faire si vous vous inquiétez pour la sécurité d’une autre personne.

Que remarquez-vous ?

Vous craignez qu’une personne qui vous est chère soit victime de racisme. Elle se sent peut-être coincée ou incapable de changer la situation et semble triste ou en colère à cause de ce désespoir ou de ce sentiment d’impuissance dans sa vie. Vous remarquez peut-être qu’elle se comporte d’une manière inhabituelle, par exemple en manifestant des fluctuations d’humeur plus fréquentes ou en adoptant des stratégies d’adaptation malsaines. Ou peut-être remarquez-vous une peur accrue du regard des autres, un manque d’estime de soi ou un discours négatif sur soi-même lié au fait de ne pas se sentir valorisé? La personne peut sembler dépassée ou hypervigilante dans certaines situations de la vie, ce qui l’amène à vouloir se replier sur elle-même.

Que devez-vous savoir?

Le « racisme » est le fait d’être traité différemment ou injustement en raison de son origine culturelle, de la couleur de sa peau ou de son appartenance ethnique. Lorsqu’une personne se sent exclue, son bien-être mental s’en ressent. Il est stressant de ne pas se sentir inclus ou valorisé par les autres, car cela menace l’instinct de survie de l’être humain. Au fil du temps, l’exposition à un traitement d’exclusion peut entraîner un stress chronique qui peut ensuite endommager le cerveau et le corps, ce qui entraîne d’autres troubles tels que l’anxiété, la dépression, le syndrome de stress post-traumatique et de graves problèmes de santé physique comme le diabète et les maladies cardiaques. Lorsqu’une personne est victime de racisme, elle peut également subir des facteurs de stress traumatiques subtils au quotidien, qu’il s’agisse d’être évité en public ou d’être une cible pour les autres, ou encore d’être traité injustement au sein de certaines institutions, comme son travail ou son école. Lorsque les gens ont l’impression de ne pas avoir de contrôle sur leur avenir et de ne pas se sentir valorisés, cela peut être très stressant et épuisant sur le plan psychique.

De quoi devez-vous tenir compte?

Être victime de racisme est traumatisant pour une personne, car cela remet en question son sentiment d’appartenance. Le fait de se sentir exclue déclenche chez la personne des alarmes pour se défendre et la fait se sentir constamment en danger dans son propre environnement et avec les autres. Soyez patient lorsque vous soutenez une personne victime du racisme, car il est probablement difficile pour elle de faire confiance aux autres, et informez-vous de ce qui la fait se sentir en sécurité et soutenue. Veillez tout particulièrement à ne pas porter de jugement lorsque vous engagez une conversation. Observez et écoutez les expériences de la personne, sans vous lancer dans la résolution de problèmes ou essayer d’expliquer son expérience – ce n’est pas à vous de lui expliquer comment elle doit se sentir (ReachOut Australia, s. d.).

Vous souhaitez engager une conversation de soutien?

Adoptez un état d’esprit adéquat

Entamez la conversation dans un esprit de soutien. Assurez-vous de ne pas laisser votre intention cachée jouer un rôle, par exemple de vouloir corriger ou influencer la personne. Évitez les déclarations du type « accusatif », comme « vous faites toujours... ». Elles peuvent donner à la personne le sentiment d’être jugée ou dévalorisée. Soyez curieux et abordez la conversation en partant du principe que vous ne savez rien de ce que vit cette personne.

Questions pour vous aider à vérifier votre état d’esprit :

  • Quelles sont mes hypothèses sur cette situation?
  • Comment puis-je éviter que mes hypothèses n’interviennent dans la conversation et apporter mon soutien ?
  • Qu’est-ce que j’espère obtenir en engageant cette conversation?
  • Comment puis-je empêcher mes propres désirs de résultat d’interférer avec ma capacité à apporter du soutien?

Repérage

Relevez les changements de comportement qui ne sont pas typiques de la personne et posez- lui des questions à leur sujet, mais n’ajoutez pas vos propres hypothèses ou opinions sur les raisons de ces changements. Si vous vous trompez, vous risquez de décourager la personne de poursuivre la conversation.

Exemples d’amorces de conversation de « repérage » :

  • « J’ai remarqué que vous sembliez parfois frustré, et cela m’inquiète. Pouvons-nous parler de ce que vous ressentez? »
  • « J’ai remarqué que lorsque nous sortons, vous semblez mal à l’aise dans votre environnement. Dites-moi ce qui se passe. »
  • « Vous avez mentionné que vous aviez moins d’optimisme dans la vie. Pouvez-vous m’en dire plus à ce sujet? Qu’est-ce qui explique cette situation? »

Préparation de l’intervention

Toutes les conversations de soutien ne débouchent pas sur une compréhension de la manière dont vous pouvez intervenir. Rappelez-vous que l’objectif d’une conversation de soutien est de comprendre les besoins et les souhaits de la personne et de savoir si elle est prête à accepter de l’aide. Les lignes directrices ci-dessous peuvent vous aider à vous préparer à réagir lorsque la personne est ouverte ou non à une discussion.

Lorsque la personne ne semble pas ouverte à la discussion – une réponse de fermeture :

Certaines personnes n’aiment pas qu’on leur demande ce qu’elles ressentent ou pourquoi elles se comportent différemment. Vous pouvez obtenir des réponses évasives, comme « Je vais bien» ou « Cela ne vous regarde pas ». Dans ce cas, vous pouvez répéter votre préoccupation et laisser la possibilité à la personne de communiquer avec vous plus tard et de vous parler lorsqu’elle sera prête.

Vous pourriez dire :

  • « Je m’inquiétais pour vous et je voulais en savoir plus. Si vous dites que vous allez bien, je vous fais confiance. Si cela change, je suis là pour vous soutenir si vous avez besoin de moi ».

Si la conversation de soutien s’arrête, vous devriez vous sentir bien d’avoir repéré la situation et de vous être renseigné sur son bien-être. Essayez de ne pas prendre sa réponse ou son ton de manière personnelle, même si la conversation ne mène nulle ne part. Il faut du courage pour entamer ce type de conversation, et il ne vous appartient pas de forcer une personne à reconnaître ou à modifier son comportement.

Lorsque la personne semble être ouverte à la discussion – une réponse d’ouverture :

Si la personne confirme qu’elle se sent différente ou que les circonstances de sa vie ont changé, vous avez réussi à engager une conversation de soutien.

La déclaration suivante pourrait être :

  • « Dites-m’en plus. Je veux mieux comprendre ce que vous vivez. »

Continuez à suivre les directives ci-dessous pour engager une conversation de soutien.

Poursuite de la conversation

Écoute

Soyez à l’écoute pour déceler si la personne se sent mal soutenue ou a l’impression que ses besoins ne sont pas satisfaits. Lorsqu’elle a fini de parler, validez ce que vous avez entendu en reformulant son intervention et en lui demandant si vous l’avez bien comprise.

Exemples d’« écoute » au cours de la conversation :

  • « Je vous entends dire que vous vous sentez impuissant et désespéré à apporter des changements dans la vie. Est-ce exact? »
  • « Il semble que le fait de sortir du confort de la maison vous fait éprouver un sentiment d’accablement et d’insécurité. Vous ai-je bien compris? »
  • « Vous avez indiqué que vous n’avez pas confiance en vous-même et en vos actions. Est- ce exact? »

Mention des points forts

Mentionnez et soulignez les points forts que vous constatez chez la personne. Il peut s’agir, par exemple, du courage ou de la persévérance dont elle a fait preuve face à la situation dont elle vient de vous faire part.

Exemple de « mention des points forts » au cours de la conversation :

  • « Merci de m’avoir fait part de ces sentiments difficiles sur la façon dont le racisme vous a affecté. Je suis là pour vous aider, et nous allons aborder cette question ensemble. »

Mesures de soutien

Déterminez le soutien auquel la personne est ouverte et aidez-la à trouver les ressources appropriées. N’insistez pas pour qu’elle obtienne un soutien ou des ressources dont elle ne veut pas ou qu’elle n’est pas prête à accepter.

Exemples d’« identification de mesures de soutien » dans la conversation :

  • « Vous avez cerné le besoin d’aborder le fait que l’on vous fasse vous sentir comme une personne étrangère et non valorisée en raison du racisme. Que puis-je faire pour vous soutenir en ce moment? »*
  • « Je peux vous aider à trouver des ressources susceptibles de contribuer à résoudre ce problème. Cela vous serait-il utile? »

* Remarque : Si votre soutien est limité, soyez précis sur ce que vous pouvez faire. L’offre de soutien doit être réaliste et correspondre à vos propres capacités et au temps dont vous disposez. Sinon, discutez de ce qu’il est réaliste de faire tous les deux pour apporter des changements dans la vie de la personne.

Établissement d’un plan d’action

Établissez un plan d’action avec la personne pour tirer parti de ses points forts et assurez un suivi régulier, en ajoutant des ressources supplémentaires lorsqu’elle est prête. Expliquez clairement le calendrier et la manière dont vous le soutiendrez.

Exemple d’« établissement d’un plan d’action » dans la conversation :

  • « Je suis très heureux que nous ayons eu cette conversation. Vous avez mentionné quelques points sur lesquels vous vouliez agir. Je vous enverrai mon offre de soutien au cours de la semaine prochaine. »

Merci de votre soutien! Vous avez pris le temps d’apprendre à engager une conversation qui montre à votre ami ou à votre proche que vous avez remarqué son état et que vous vous souciez de lui. En vous montrant concerné, vous pouvez l’aider à évaluer s’il doit continuer comme ça ou aborder certains problèmes dans sa vie. Pour certains, cela peut être le début d’un parcours qui nécessitera l’aide de services de soutien ou de professionnels supplémentaires.

Ressources supplémentaires

Pour être un soutien efficace, vous devez mieux comprendre ce que vit votre proche ou votre ami(e). Consultez ces ressources pour avoir une meilleure idée de ce qu’il ou elle vit :

Références

  1. ReachOut Australia (n.d.). Understanding a different culture. https://au.reachout.com/articles/understanding-a-different-culture 

Jessica GrassMary Ann Baynton