Ce sujet fait partie d’une série de sujets de la bibliothèque de conversations de soutien. Avant d’engager la conversation, passez en revue les directives, y compris ce que vous devez faire si vous vous inquiétez pour la sécurité d’une autre personne.
Que remarquez-vous ?
Une personne qui vous est chère semble souffrir d’épuisement professionnel, et cela vous inquiète. Elle peut se plaindre de ne pas se sentir bien la plupart du temps, d’avoir des douleurs et des courbatures sans raison directe. Elle peut aussi sembler plus irritable ou ne pas se comporter comme d’habitude. Ou encore, elle se plaint d’un manque d’énergie ou d’un sentiment d’accablement qui se traduit par une baisse de productivité dans sa vie.
Que devez-vous savoir?
Lorsque nous nous sentons bien mentalement, nous avons de l’énergie, nous dormons bien, nous sommes confiants et nous trouvons que la gestion du stress n’est pas une tâche accablante, mais fait partie de la vie. Mais lorsqu’une personne est victime d’épuisement professionnel, sa façon de se sentir et d’agir est compromise. L’épuisement professionnel est le résultat d’une tentative de l’organisme de gérer un stress constant. Si le stress est un élément normal de la vie, le fait de subir un stress durant une période prolongée – un stress chronique sans temps d’arrêt – a des effets négatifs sur le corps et le cerveau. L’épuisement professionnel peut entraîner une détresse émotionnelle susceptible d’accroître la probabilité d’affections telles que les maladies cardiaques, l’hypertension, l’anxiété, la dépression et les troubles de l’humeur.
De quoi devez-vous tenir compte?
Si vous vous inquiétez au sujet d’une personne qui souffre peut-être d’épuisement professionnel, songez à ceci. Bien qu’elle ait pu agir d’une certaine manière avant de ressentir ces symptômes, essayez de ne pas avoir d’attentes à son égard qui reflètent ses anciennes façons d’être pendant qu’elle s’occupe de sa santé personnelle. Une personne en épuisement professionnel peut se sentir détachée, cynique, irritable avec les autres et moins compatissante. Soyez patient en ce qui concerne ses sentiments, sachant qu’ils sont le résultat de l’épuisement professionnel, et gardez l’œil ouvert pour savoir si elle essaie de maintenir son rythme de vie ou ses attentes envers elle-même, qui ont contribué à l’épuisement professionnel en premier lieu. Encouragez-la à faire une pause pour réévaluer sa vie et à laisser le temps au corps et à l’esprit de se rétablir après avoir traversé une période de stress chronique. Il est également utile de comprendre que les êtres humains ne disposent pas de sources d’énergie illimitées à dépenser pour les autres, mais qu’ils ont des besoins personnels (comme le sommeil, une bonne alimentation, des liens sociaux et des temps d’arrêt) qui sont nécessaires pour rester en bonne santé.
Engagement d’une conversation de soutien
Adoptez un état d’esprit adéquat
Entamez la conversation dans un esprit de soutien. Assurez-vous de ne pas laisser votre intention cachée jouer un rôle, par exemple de vouloir corriger ou influencer la personne. Évitez les déclarations du type « accusatif », comme « vous faites toujours... ». Elles peuvent donner à la personne le sentiment d’être jugée ou dévalorisée. Soyez curieux et abordez la conversation en partant du principe que vous ne savez rien de ce que vit cette personne.
Questions pour vous aider à vérifier votre état d’esprit :
- Quelles sont mes hypothèses sur cette situation?
- Comment puis-je éviter que mes hypothèses n’interviennent dans la conversation et apporter mon soutien?
- Qu’est-ce que j’espère obtenir en engageant cette conversation?
- Comment puis-je empêcher mes propres désirs de résultat d’interférer avec ma capacité à apporter du soutien?
Repérage
Relevez les changements de comportement qui ne sont pas typiques de la personne et posez- lui des questions à leur sujet, mais n’ajoutez pas vos propres hypothèses ou opinions sur les raisons de ces changements. Si vous vous trompez, vous risquez de décourager la personne de poursuivre la conversation.
Exemples d’amorces de conversation de « repérage » :
- « J’ai remarqué que vous vous plaignez beaucoup de muscles endoloris et de courbatures ces derniers temps, et cela m’inquiète. Aimeriez-vous parler de ce que vous ressentez? »
- « J’ai remarqué qu’au cours de la conversation, vous donnez l’impression d’avoir du mal à vous sentir concerné ces derniers temps. Avez-vous du mal à ressentir de l’empathie ou de la compassion pour les autres? »
- « Vous avez mentionné que vous n’arrivez tout simplement pas à dormir suffisamment pour vous sentir énergique. Quelle en est la cause, selon vous? »
Préparation de l’intervention
Toutes les conversations de soutien ne débouchent pas sur une compréhension de la manière dont vous pouvez intervenir. Rappelez-vous que l’objectif d’une conversation de soutien est de comprendre les besoins et les souhaits de la personne et de savoir si elle est prête à accepter de l’aide. Les lignes directrices ci-dessous peuvent vous aider à vous préparer à réagir lorsque la personne est ouverte ou non à une discussion.
Lorsque la personne ne semble pas ouverte à la discussion – une réponse de fermeture :
Certaines personnes n’aiment pas qu’on leur demande ce qu’elles ressentent ou pourquoi elles se comportent différemment. Vous pouvez obtenir des réponses évasives, comme « Je vais bien» ou « Cela ne vous regarde pas ». Dans ce cas, vous pouvez répéter votre préoccupation et laisser la possibilité à la personne de communiquer avec vous plus tard et de vous parler lorsqu’elle sera prête.
Vous pourriez dire :
- « Je m’inquiétais pour vous et je voulais en savoir plus. Si vous dites que vous allez bien, je vous fais confiance. Si cela change, je suis là pour vous soutenir si vous avez besoin de moi ».
Si la conversation de soutien s’arrête, vous devriez vous sentir bien d’avoir repéré la situation et de vous être renseigné sur son bien-être. Essayez de ne pas prendre sa réponse ou son ton de manière personnelle, même si la conversation ne mène nulle ne part. Il faut du courage pour entamer ce type de conversation, et il ne vous appartient pas de forcer une personne à reconnaître ou à modifier son comportement.
Lorsque la personne semble être ouverte à la discussion – une réponse d’ouverture :
Si la personne confirme qu’elle se sent différente ou que les circonstances de sa vie ont changé, vous avez réussi à engager une conversation de soutien.
La déclaration suivante pourrait être :
- « Dites-m’en plus. Je veux mieux comprendre ce que vous vivez. »
Continuez à suivre les directives ci-dessous pour engager une conversation de soutien.
Poursuite de la conversation
Écoute
Soyez à l’écoute pour déceler si la personne se sent mal soutenue ou a l’impression que ses besoins ne sont pas satisfaits. Lorsqu’elle a fini de parler, validez ce que vous avez entendu en reformulant son intervention et en lui demandant si vous l’avez bien comprise.
Exemples d’« écoute » au cours de la conversation :
- « Je comprends que vous ressentez beaucoup de douleurs musculaires sans comprendre d’où elles peuvent provenir. Est-ce exact? »
- « Il semble qu’il vous est difficile de faire preuve d’empathie ou de compassion en ce moment – est-ce bien cela que vous dites? »
- « Vous avez déclaré que vous ne vous sentez pas énergique, quoi que vous fassiez. Est-ce exact? »
Mention des points forts
Mentionnez et soulignez les points forts que vous constatez chez la personne. Il peut s’agir, par exemple, du courage ou de la persévérance dont elle a fait preuve face à la situation dont elle vient de vous faire part.
Exemple de « mention des points forts » au cours de la conversation :
- « Merci de me faire part de ces sentiments inconfortables. Je sais qu’il est difficile d’en parler quand on ne se sent pas au mieux de sa forme. Je veux que vous sachiez que je vous comprends et que je suis là pour vous soutenir. »
Mesures de soutien
Déterminez le soutien auquel la personne est ouverte et aidez-la à trouver les ressources appropriées. N’insistez pas pour qu’elle obtienne un soutien ou des ressources dont elle ne veut pas ou qu’elle n’est pas prête à accepter.
Exemples d’« identification de mesures de soutien » dans la conversation :
- « Vous avez cerné le besoin d’aborder les sentiments de surmenage de votre corps et de votre esprit. Comment puis-je vous aider à cet égard? » *
- « Je peux vous aider à trouver des ressources pour résoudre ce problème – cela vous serait-il utile? »
* Remarque : Si votre soutien est limité, soyez précis sur ce que vous pouvez faire. L’offre de soutien doit être réaliste et correspondre à vos propres capacités et au temps dont vous disposez. Sinon, discutez de ce qu’il est réaliste de faire tous les deux pour apporter des changements dans la vie de la personne.
Établissement d’un plan d’action
Établissez un plan d’action avec la personne pour tirer parti de ses points forts et assurez un suivi régulier, en ajoutant des ressources supplémentaires lorsqu’elle est prête. Expliquez clairement le calendrier et la manière dont vous le soutiendrez.
Exemple d’« établissement d’un plan d’action » dans la conversation :
- « Je suis très heureux que nous ayons eu cette conversation. Vous avez mentionné quelques points sur lesquels vous vouliez agir. Je vous enverrai mon offre de soutien au cours de la semaine prochaine. »
Merci de votre soutien! Vous avez pris le temps d’apprendre à engager une conversation qui montre à votre ami ou à votre proche que vous avez remarqué son état et que vous vous souciez de lui. En vous montrant concerné, vous pouvez l’aider à évaluer s’il doit continuer comme ça ou aborder certains problèmes dans sa vie. Pour certains, cela peut être le début d’un parcours qui nécessitera l’aide de services de soutien ou de professionnels supplémentaires.
Ressources supplémentaires
Pour être un soutien efficace, vous devez mieux comprendre ce que vit votre proche ou votre ami(e). Consultez ces ressources pour avoir une meilleure idée de ce qu’il ou elle vit :
- Prévenir l’épuisement professionnel
- Prévenir et reconnaître l’épuisement professionnel et l’usure de compassion chez les fournisseurs de services de santé intervenant auprès de personnes âgées Par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH)
Pour les dirigeants qui essaient d’aider les employés, consultez :