Le doute de soi et le syndrome de l’imposteur

Pourquoi c’est important

Beaucoup d’entre nous ont le sentiment de ne pas être aussi compétents ou intelligents que les autres le pensent. Nous pourrions avoir l’impression de ne pas mériter les éloges que nous recevons, surtout lorsque nous essayons quelque chose de nouveau. 

Le syndrome de l’imposteur peut être lié au perfectionnisme – nous pourrions penser que nous devons tout savoir pour que l’on puisse se voir attribuer le mérite de savoir quelque chose.

Ce sentiment d’être un imposteur peut être persistant, malgré nos compétences et nos réalisations. Le syndrome peut :

• conduire à des niveaux accrus de stress et d’épuisement;
• nous empêcher d’essayer de nouvelles choses;
• avoir un effet sur notre estime de soi;
• affecter nos relations personnelles et professionnelles;
• mettre notre santé mentale en danger.

Exploration et réflexion

Le syndrome de l’imposteur (également appelé « phénomène de l’imposteur » dans la recherche) décrit l’expérience de certaines personnes qui ont le sentiment de ne pas mériter les éloges ou l’estime qu’on leur accorde. Elles peuvent également avoir l’impression d’être un « charlatan » et craindre d’être démasquées du fait qu’elles ne méritent pas la reconnaissance, les louanges ou le poste qu’elles occupent.

Le syndrome de l’imposteur peut se manifester au travail, dans les milieux universitaires, ainsi que dans notre vie personnelle et sociale. 

Environ 70 % des professionnels ressentiront des signes ou des symptômes du syndrome de l’imposteur au moins une fois dans leur vie, et ce syndrome touche autant les hommes que les femmes.

Bien que le doute de soi ou le syndrome de l’imposteur ne soit pas une maladie mentale, il peut avoir un effet sur le bien-être psychologique d’une personne.

Vous êtes peut-être victime du syndrome de l’imposteur si vous :

• craignez d’être jugé si vous faites la moindre erreur dans votre travail;
• attribuez le mérite à d’autres personnes ou situations alors que le travail est le vôtre;
• avez du mal à accepter la critique, même lorsqu’elle est constructive;
• pensez que tout le monde finira par comprendre que vous êtes un « hypocrite »;
• minimisez votre succès, votre intelligence ou votre expertise, même dans les domaines où vous savez que vous êtes très compétent.

Différentes façons d’éprouver le syndrome de l’imposteur 

Dr. Valerie Young  (2024) de l’Impostor Syndrome Institute a nommé cinq types de syndrome de l’imposteur :

• Le perfectionniste se concentre sur la manière de faire quelque chose, et même le moindre défaut est considéré comme un échec.
• L’expert se concentre sur ses nombreuses connaissances, et elles ne sont jamais suffisantes.
• Le soliste se concentre sur la personne qui accomplit la tâche et pense qu’il devrait être capable de tout faire tout seul.
• Le génie naturel se concentre sur la rapidité et le naturel avec lesquels il maîtrise une nouvelle compétence, et c’est rarement assez rapide.
• Le superhéros se concentre sur le nombre de rôles dans lesquels il peut exceller, à un moment donné, et pense qu’il devrait être capable de tous les gérer parfaitement.

Dans chacun de ces types, le fait de ne pas atteindre ses propres normes déraisonnables suscite la honte. 

Les personnes qui doutent beaucoup d’elles-mêmes ou qui souffrent souvent du syndrome de l’imposteur :

• sont très performants;
• ne se sentent pas aussi capables que les autres;
• ont du mal à trouver un équilibre entre le travail et la vie personnelle;
• luttent contre le perfectionnisme;
• souffrent d’angoisse de performance ou ne se sentent pas suffisamment préparées; 
• trouvent difficile d’entendre de la rétroaction;
• recherchent activement la réussite, mais n’acceptent pas la reconnaissance de leur succès;
• craignent l’échec, les erreurs ou de voir le succès leur échapper (et parfois le succès lui-même).

Le syndrome de l’imposteur ou le doute de soi peut être déclenché par :

• un discours intérieur négatif et répétitif;
• des critiques trop sévères;
• des environnements inconnus ou nouveaux;
• des promotions ou des nouveaux rôles comprenant une courbe d’apprentissage;
• des responsabilités accrues avec moins de soutien direct;
• des environnements hautement compétitifs;
• des milieux de travail où les erreurs ne sont pas normalisées.

Le syndrome de l’imposteur peut être lié à ces facteurs ou être entretenu par ceux-ci :

• la dépression;
• l’anxiété;
• une faible estime de soi;
• une éducation exigeante.

L’antidote au syndrome de l’imposteur est l’acceptation de soi. Lorsque nous pouvons reconnaître de manière authentique et objective nos forces et nos faiblesses, nous ne ressentons plus le besoin de paraître parfaits.

Réaction

Si vous reconnaissez les signes du doute de soi ou du syndrome de l’imposteur, traitez les problèmes sous-jacents afin d’améliorer votre bien-être psychologique.  

À un niveau personnel, vous pouvez :

• adopter une mentalité de croissance;
• utiliser un discours intérieur positif;
• vous rappeler que le perfectionnisme est un mythe qui alimente l’anxiété;
• apprendre des techniques de pleine conscience, comme la vidéo Une pause d’autocompassion à tout moment grâce sur YouTube; 
• parler de vos sentiments à un ami intime ou à un être cher;
• chercher un mentor;
• vous adresser à un professionnel de la santé mentale.

Nous pouvons tous aider à réduire le syndrome de l’imposteur lorsque nous :

• reconnaissons les efforts plutôt que les résultats;
• parlons ouvertement de nos peurs ou de nos revers;
• normalisons les erreurs en les considérant comme des occasions d’apprentissage et non des échecs; 
• adoptons une approche envers la rétroaction sur le rendement qui est fondée sur les forces; 
• demandons aux autres ce que nous pouvons faire pour les aider à réussir. 

Les employeurs peuvent :  

• offrir davantage de possibilités de formation et/ou d'autoapprentissage;
• mettre la thérapie, l’accompagnement professionnel ou la formation sur la résilience à la disposition de tout le personnel;
• offrir des occasions de mentorat aux employés de tous les niveaux.

Partagez cette page avec toute personne qui doute d’elle-même. 

Ressources supplémentaires

• Impostor Syndrome Institute (en anglais seulement). L’institut est le fournisseur officiel de renseignements, d’idées et d’outils pour les organisations et les particuliers. Il a été cofondé en 1982 par Valerie Young, largement reconnue comme la plus grande experte du syndrome de l’imposteur, et Carolyn Herfurth.
• Prévenir l’épuisement professionnel. Utilisez ces stratégies personnelles pour aider à déterminer les risques et à prévenir l’épuisement professionnel.
• Résilience. Essayez cet outil pour vous aider à améliorer votre capacité à rebondir après une épreuve touchant votre vie personnelle ou professionnelle ou encore votre santé. Cette ressource vous aidera à trouver des stratégies d’adaptation saines pour affronter les aléas de la vie.
• Équilibre travail-vie personnelle. Trouver l’équilibre entre le travail et la vie personnelle représente par moment un défi et une source de stress. Voici des conseils et des stratégies pour vous aider.